Une histoire commune lie Thomas Gleb à la ville d’Angers. Né en 1912 (décédé en 1991), Yehouda Chaïm Kalman dit Gleb aurait eu 100 ans en décembre 2012. En exposant sa tapisserie La Joie dans le Forum des arts vivants, le théâtre Le Quai s’associe à la série d’événements prévue en l’honneur de l’artiste tout au long de l’année 2012.
L’idée d’exposer La joie à Angers naît en janvier 2010. La société Pernod, commanditaire et propriétaire de la tapisserie, consent à la prêter, Le Quai se réjouit de l’exposer. Pour l’occasion, la tapisserie est entièrement nettoyée et restaurée. Et voilà ‘‘La joie au Quai’’, dans l’éclat de ses couleurs, dernier des nombreux et chaleureux hommages rendus cette année à Thomas Gleb.
D’abord peintre, sculpteur, Gleb s’intéresse à la tapisserie vers 1960. La représentation du monde l’attire beaucoup moins que le travail sur la matière, la laine, le blanc, les couleurs. L’œuvre exposée au Quai a une envergure impressionnante de 70m2. Elle date de 1974 et fut commandée par l’architecte Jean Willerval pour le siège social de la société Pernod à Créteil.
« Gleb est à l’aise dans l’espace… Lorsqu’il s’agit d’une tapisserie, il dit aimer la concevoir pour un lieu précis : c’est le lieu et son environnement qui constituent une contrainte positive, bienfaisante. Dans sa force et majesté, La joie est véritablement partie constitutive de l’architecture. Ainsi, la pensée de Gleb, qui a voulu dégager la tapisserie de sa fonction décorative, est ici à son apogée. Gleb sait enfin qu’il ne crée pas seul. D’un côté, les architectes. De l’autre, les lissiers. Ses œuvres finissent de naître entre leurs mains, tissées qu’elles sont de dialogues chaleureux, exigeants, autant que de laine, le matériau élu. Et Gleb ne manque pas une occasion de leur rendre hommage. Parlant de La joie, il confie : j’ai la chance de travailler avec Camille Legoueix [chef d’un atelier à Aubusson] qui a su prendre des risques. Les risques sont les fils conducteurs. Leçon d’art et leçon de vie, de quoi nous mettre en Joie. » Elisabeth Gardaz, Centre Thomas Gleb.
Pour rappel, l’exposition Sacré Blanc, Hommage à Thomas Gleb accueillie au musée de la tapisserie contemporaine est proposée jusqu’au 18 novembre.