La galerie contemporaine adossée à la cathédrale Saint-Maurice se dévoile

Conçue par Kengo Kuma, une galerie contemporaine va voir le jour sur le parvis de la cathédrale d’Angers, afin de protéger ses sculptures médiévales. Validé le 7 février dernier, le projet sera installé d’ici la fin 2025.

À Angers, la cathédrale Saint-Maurice s’apprête à retrouver un élément architectural disparu depuis plus de deux siècles. Une galerie contemporaine, conçue par l’architecte japonais Kengo Kuma, sera installée devant son portail occidental afin de protéger les sculptures polychromes du XIII^ème siècle. Le prototype de cette structure a été validé le vendredi 7 février à Chazé-Henry, ouvrant la voie au début des travaux prévu au printemps.

Un projet alliant tradition et modernité

Depuis la disparition d’une première galerie médiévale au XIX^ème siècle, les sculptures du portail occidental de la cathédrale d’Angers sont exposées aux intempéries. Restaurées entre 2018 et 2019, ces œuvres nécessitaient une protection durable contre les effets du vent, de la pluie et des variations climatiques. En 2019, la direction régionale des affaires culturelles (DRAC) des Pays de la Loire a lancé un projet visant à doter l’édifice d’une nouvelle galerie, avec une approche résolument contemporaine.

« L’objectif est de protéger ces sculptures tout en les mettant en valeur, explique Valérie Gaudard, conservatrice des Monuments historiques à la DRAC. Il s’agissait aussi de retrouver l’esprit de l’ancienne galerie, qui existait jusqu’en 1807, tout en proposant une structure adaptée aux enjeux patrimoniaux et architecturaux d’aujourd’hui ».

« Un véritable défi »

Lauréat du concours international lancé par l’État en 2020, Kengo Kuma a imaginé une galerie reprenant les formes des archivoltes et des voûtes gothiques, mais avec des matériaux et une esthétique contemporains. L’ouvrage, entièrement autoportant pour ne pas être fixé à la façade, mesurera 21 mètres de long, 7 mètres de large et 11 mètres de haut.

« Nous avons cherché à créer une structure qui dialogue avec la cathédrale tout en utilisant des matériaux modernes et durables, explique Élise Fauquembergue, architecte associée au projet au sein de l’agence Kengo Kuma & Associates. Le béton utilisé est enrichi de granulats issus du bassin ligérien, ce qui lui permet de s’accorder avec la pierre de l’édifice. Son aspect poli et sablé rappelle la texture du tuffeau ».

Non loin d’Angers, c’est à Chazé-Henry, à 65 kilomètres au nord de la ville, que la fabrication des éléments de la galerie a débuté. L’entreprise Jousselin Préfabrication, spécialisée dans le béton architectonique, a mis au point les techniques permettant de produire les 660 pièces nécessaires à l’assemblage final. « C’est un véritable défi technique. Nous devons assurer une parfaite continuité des formes et des textures, tout en garantissant la résistance structurelle de l’ensemble », souligne Romain Guillerm, co-dirigeant de l’entreprise.

Une étape décisive avant le début des travaux

Vendredi 7 février, la validation du prototype final a marqué une nouvelle étape dans le projet. Présent à Chazé-Henry, Kengo Kuma a donné son accord pour le lancement de la production : « Je suis très satisfait de la qualité des finitions et de la matérialité du béton. Ce projet est une belle opportunité de conjuguer respect du patrimoine et innovation architecturale. »

Parmi les autres acteurs du chantier, on retrouve Durand TP pour le terrassement, Albizzati Père et Fils pour le gros œuvre, Cegelec pour l’électricité et l’éclairage, ainsi que la Forge d’Art Loubière pour les éléments métalliques. Le coût total du projet est estimé à 2,5 millions d’euros, entièrement financé par l’État.

Les travaux de fondation débuteront en avril 2025, après une seconde phase de fouilles archéologiques. La galerie sera progressivement assemblée à partir de l’été, avec une livraison prévue pour la fin de l’année.

Par Eline Vion.

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