Annoncée comme une modernisation, la future blanchisserie inter-hospitalière d’Angers suscite des tensions. Les syndicats dénoncent des suppressions de postes et une précarisation des emplois, tandis que la direction défend un projet plus performant.
Le chantier de la future blanchisserie inter-hospitalière d’Angers, situé à Sainte-Gemmes-sur-Loire, a débuté. Présenté comme un projet d’optimisation et de modernisation, il suscite cependant des inquiétudes parmi les personnels et les organisations syndicales, qui dénoncent une restructuration aux conséquences sociales lourdes.
Un projet de centralisation et d’optimisation
Portée par le CHU d’Angers et le Centre de santé mentale angevin (CESAME) dans le cadre d’un groupement de coopération sanitaire, la nouvelle blanchisserie vise à mutualiser le traitement du linge de plusieurs établissements publics du territoire. D’une surface de 4 475 m², elle remplacera l’actuelle installation en service depuis 1990 et affichera une capacité de 15 tonnes de linge traitées par jour.
Doté d’équipements automatisés, le site promet une meilleure efficacité, avec des machines réduisant la consommation d’eau et d’énergie, un système de récupération des calories et l’installation de 543 panneaux solaires. La direction du CHU met en avant « des aménagements conçus pour améliorer l’ergonomie des postes de travail et limiter la pénibilité des tâches ». La mise en service est prévue pour l’été 2026.
Des « suppressions de postes » et « une précarisation » dénoncées
Pour les syndicats CGT et FO, cette modernisation se traduit avant tout par une réduction des effectifs, avec la suppression annoncée de 17 postes.
« La future blanchisserie ne compterait que 52,5 équivalents temps plein (ETP), alors que d’autres structures comparables, comme le CHU de Rennes, en comptent 70 pour un tonnage similaire. Nos collègues le savent, les effectifs prévus ne permettront pas d’absorber la charge de travail même avec toute la technologie disponible. La direction le sait également mais visiblement pour des raisons purement économiques elle s’entête », indiquent les syndicats.
Les syndicats dénoncent également la non-reconduction de plusieurs CDD et l’évolution du statut des futurs embauchés. Alors que les agents actuels bénéficient du statut de fonctionnaire, les nouveaux recrutements « seraient contraints de basculer sous un statut privé et contractuel beaucoup moins protecteur ».
Un bras de fer engagé avec la direction
Face à ces transformations, les personnels mobilisés réclament « un temps de travail de 38 h 20 limitant la perte à 4 RTT au lieu de 8, des avancements de carrière, que tous les agents contractuels soient maintenus, le maintien du statut de fonctionnaire pour les futurs recrutements, ainsi que le maintien et la stagiairisation de tous les contractuels qui le souhaitent et la garantie de leur emploi ».
Si des discussions avaient déjà permis quelques avancées, notamment sur l’accès au statut de fonctionnaire pour une partie des agents contractuels, de nombreuses revendications restent en suspens, et la menace d’une grève n’est pas écartée. Une nouvelle réunion entre syndicats et agents est prévue dans les prochaines semaines.
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