La fonction publique et les acteurs de la culture manifestent en nombre à Angers
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La fonction publique et les acteurs de la culture manifestent en nombre à Angers

Près de 2 400 personnes ont manifesté ce jeudi 5 décembre à Angers pour dénoncer la dégradation des conditions de travail dans la fonction publique, tandis que le soutien au monde de la culture a renforcé le cortège.

2 400 manifestants étaient présents devant le Quai, ce jeudi 5 décembre. – © Angers.Villactu.fr

Ce jeudi 5 décembre 2024, près de 2 400 personnes selon les syndicats, et 1 900 selon le renseignement intérieur, ont défilé dans les rues d’Angers.

Cette journée nationale de grève, initiée par une intersyndicale (CGT, CFDT, FSU, Solidaires, UNSA), a mobilisé enseignants, soignants, fonctionnaires territoriaux et acteurs culturels pour dénoncer la « dégradation des conditions de travail » dans la fonction publique.

Une convergence des luttes

Le rassemblement a débuté devant le théâtre le Quai, un choix symbolique en réaction aux coupes budgétaires annoncées par la région Pays de la Loire, qui prévoient une réduction de 70 % du budget culturel. Pour Anne Raimbault, secrétaire de la CFDT Fonction publique 49, ce lieu de départ souligne la volonté de « soutenir le monde de la culture, durement touché ».

Le cortège a traversé plusieurs points stratégiques de la ville, marquant des arrêts devant le CHU et l’Université d’Angers, avant de rejoindre la préfecture. En parallèle des revendications contre les suppressions de postes et les restrictions budgétaires, les manifestants ont également exprimé leur opposition à l’instauration de jours de carence supplémentaires en cas d’arrêt maladie.

Dans l’Éducation nationale, l’académie de Nantes a comptabilisé un taux de grève de 27,35 %, confirmant l’ampleur du mouvement. Luc Girodin, de l’UNSA, dénonce quant à lui les préjugés entourant le métier d’enseignant : « On prétend qu’ils ne travaillent que 28 heures par semaine, alors que c’est complètement faux. Si c’était un métier aussi facile, pourquoi on n’arrive pas à remplir les bancs des concours ? »

La mobilisation a également bénéficié du soutien de jeunes, d’étudiants des Beaux-Arts et d’associations culturelles. Malgré la détermination des manifestants, certains interrogent l’efficacité de ces actions. « Avec la chute du gouvernement, on ne s’attend pas à ce que beaucoup de choses changent », entend-on dans la foule.

Jeunes et étudiants se sont mobilisés pour soutenir la culture et le service public. – © Angers.Villactu.fr

Les syndicats en alerte

Au-delà des revendications immédiates, les manifestants souhaitent envoyer un message clair au futur gouvernement.

Pour Christophe Helou, du syndicat FSU, cette mobilisation est un « avertissement » après la chute de l’exécutif la veille : « Nous n’accepterons aucune nouvelle dégradation de nos conditions de travail. »

De son côté, Anne Raimbault estime qu’il y a « des attaques sans précédent contre les fonctionnaires et le service public. Même si nous n’avons plus de Premier ministre, nous avons souhaité maintenir le mouvement pour donner un message au futur gouvernement que nous méritons leur respect par rapport aux missions et au travail fondamental que l’on exerce ».

Par Eline Vion.

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