Plusieurs facteurs, comme l’attractivité du département et le ralentissement des constructions, engendrent une tension de la demande de logements sociaux.
Le dernier observatoire de l’habitat de Maine-et-Loire, publié par l’Adil, le Département et la préfecture, indique que parmi les 30 000 demandeurs d’un logement social en 2019 en Maine-et-Loire, 25 % se sont vus attribuer un logement, soit 7 500 ménages.
Ce taux de satisfaction est supérieur à celui de la France (17 %) et de la Loire-Atlantique (16 %). Le temps d’attente est plutôt court en Maine-et-Loire : il s’écoule environ 5 mois entre le dépôt de la demande et l’emménagement dans les lieux. Cela s’explique par l’importance du parc HLM sur le territoire, avec 19 % de logements sociaux, contre 17 % en France.
Toutefois, depuis quatre ans, le taux de demandes satisfaites est en baisse constante, chutant de 40 % entre 2016 et 2020. La crise sanitaire a accéléré la tendance.
Une tension dans les grandes villes
Ces dernières années, les territoires angevin et choletais connaissent une certaine tension. Le taux de satisfaction n’atteint que 23 % pour Angers Loire Métropole et 25 % pour le Choletais, tandis qu’il dépasse les 30% en secteur rural.
Cette détérioration s’explique par la progression du nombre de demandes et le fléchissement des attributions de logements. Par ailleurs, le Maine-et-Loire connaît une forte attractivité. Ainsi, 13 % des demandeurs proviennent d’un autre département, un taux en hausse de 3 points depuis 2016 (+ 1 200 demandes).
Le ralentissement des constructions de logements contribue à la baisse des attributions. Le parc social s’étoffe de 3 000 logements supplémentaires entre 2016-2020 (+5 %), un rythme qui
ne compense pas l’essor de la demande et qui reste inférieur à la période précédente (+6 %).
Les locataires restent également plus longtemps dans leur logement. La durée d’occupation des locataires du parc social, de 10 ans en moyenne, progresse de 7 % entre 2007 et 2018, contre seulement 4 % pour l’ensemble des ménages de Maine-et-Loire. Le vieillissement de la population devrait amplifier le recul de la mobilité résidentielle.
La hausse des prix de l’immobilier rend également plus difficile l’accession à la propriété pour les locataires d’un logement HLM.
Personnes seules, familles monoparentales et bas revenus
Les personnes seules sont largement majoritaires et représentent 46 % des demandes, soit 10 points de plus que l’ensemble des ménages du département. Les familles monoparentales constituent le second groupe majoritaire avec 28 % des demandes, alors qu’elles ne représentent que 7 % des ménages de Maine-et-Loire. En effet, un tiers des familles monoparentales vivent sous le seuil de pauvreté, les obligeant à se tourner massivement vers le parc HLM.
La majorité des demandeurs d’un logement social dispose de bas revenus : 44 % vivent avec moins de 1 000€ par mois et 73 % sont éligibles à un logement très social. Le poids des ménages les plus précaires augmente de 3 % en 10 ans.