Immobilier : les prix se sont envolés ces dernières années dans le Maine-et-Loire
Economie

Immobilier : les prix se sont envolés ces dernières années dans le Maine-et-Loire

Selon les chiffres de l’Adil 49 présentés en fin de semaine dernière, les prix de l’immobilier ont connu une hausse conséquente depuis 2017 dans le Maine-et-Loire.

Angers vue hyper centre

La ville d’Angers est particulièrement touchée par cette hausse des prix – © Fotolia

En fin de semaine dernière, l’Agence départementale d’information sur le logement (ADIL) de Maine-et-Loire tenait sa conférence de presse annuelle afin de présenter les chiffres clés de l’immobilier dans le Maine-et-Loire. Sans surprise, les prix sont orientés à la hausse, avec une nette accélération depuis 2017.

En 2022, le prix global des transactions immobilières affiche une hausse de 11 % par rapport à l’année précédente. Dans le détail, ce sont les maisons qui progressent le plus (+ 11 % en un an), devant les appartements (+8 %). « Les prix augmentent davantage qu’à l’échelle nationale », souligne Nooruddine Muhammad, président de l’Adil 49. Le prix médian d’une maison individuelle était de 200 000 euros en Maine-et-Loire contre 150 000 euros en 2018.

Au quatrième trimestre 2022, le prix médian d’un appartement atteignait près de 2 800 €/m² dans le département, contre un peu moins de 2 200 €/m² pour une maison.

La Ville d’Angers reste très chère

« Si Angers est la 17e ville de France en termes de nombre d’habitants, elle est la 12e ville la plus chère quant au prix des maisons et la 11e en ce qui concerne les appartements », indique Nooruddine Muhammad. En moyenne, une maison coûte 336 000 euros et un appartement 168 000 euros.

Le prix moyen au m² à Angers pour les maisons est de 3 488 €, soit presque autant que Toulouse (3 964 €) et plus que des villes comme Grenoble (3 320 €), Dijon (3 264 €) ou Lille (2 922 €). Le prix au m² pour un appartement est de 3 245 €, juste devant Marseille (3 000 €). « Nous sommes dans une ville où la tension immobilière est très forte », constate le président de l’Adil 49.

Plus les acheteurs s’éloignent d’Angers, moins le coût de l’immobilier est élevé, même si des hausses sont constatées un peu partout dans le département. Le prix médian d’une maison de quatre pièces était en 2022 de 285 000 € à Angers. Il fallait débourser 240 000 euros à Tiercé, 228 000 à Trélazé, 172 500 à Saumur et 160 000 à Doué-en-Anjou.

Un marché qui se tend

Si l’ensemble des chiffres pour l’année 2022 ne sont pas encore connus, l’Adil 49, comme de nombreux autres acteurs, tablent sur une baisse du nombre de transactions. « La baisse des prix n’est pas encore perceptible. Les vendeurs sont dans l’attente d’une éventuelle nouvelle hausse. Les banques, de leur côté, financent de plus en plus difficilement. Les prix restent donc encore très élevés, surtout que l’offre est assez faible, notamment à Angers », détaille Nooruddine Muhammad.

Les primo-accédants sont les premiers touchés

Les prix particulièrement élevés et la hausse des taux d’intérêt impactent tout particulièrement les primo-accédants. Selon les estimations de l’Adil, à ce jour, pour une maison de quatre pièces (90 m²), un ménage doit gagner 4 700 euros par mois afin de financer l’achat de ce bien à 285 000 euros. En 2022, un ménage a dépensé en moyenne 247 734 euros (+25 % en six ans) pour financer la construction de sa maison et 215 485 euros (+28 % en six ans) pour un achat dans l’ancien.

En remontant dans le temps, les chiffres sont particulièrement éloquents. En 1995, l’achat d’un logement représentait en moyenne 3,8 années de revenu contre 6,1 en 2022 (+60 %). « Il y a un décalage entre les prix et les revenus des ménages. Il va falloir réfléchir collectivement pour trouver des solutions afin d’aider les primo-accédants », poursuit le président de l’Adil 49, également conseiller départemental.

La hausse de deux points des taux d’intérêt a fait perdre 20 % de capacité d’emprunt entre juin 2022 et juin 2023. En raison de la hausse des taux, un ménage qui gagnait 3 400 euros par mois pouvait emprunter 257 300 euros en 2021. Un an plus tard, il peut emprunter « seulement » 207 100 euros.