Immobilier : « Les primo-accédants sont les plus lésés » selon l’Adil 49
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Immobilier : « Les primo-accédants sont les plus lésés » selon l’Adil 49

L’Agence Départementale d’Information sur le Logement (ADIL) de Maine-et-Loire a fait un état des lieux des ventes immobilières en 2023. Bien que les prix de l’immobilier ne cessent de baisser, les taux sont au plus haut.

Les prix continuent de baisser à Angers – © Fotolia

Vendredi 28 juin, l’Agence Départementale d’Information sur le Logement (ADIL) a présenté son rapport détaillant les ventes immobilières de logements dans le département du Maine-et-Loire pour l’année 2023.

En Maine-et-Loire, les prix de l’immobilier montrent des signes de stagnation, malgré une baisse globale. La situation pour les aspirants propriétaires demeure compliquée, alors que le nombre de constructions reste insuffisant par rapport aux besoins.

Un accès difficile à l’achat

Depuis 2018, les prix des maisons individuelles avaient augmenté de 33 %. Cependant, en 2023, ils ont diminué de 1,5 % par rapport à l’année précédente, repassant sous la barre des 200 000 €. Cette baisse des prix concerne la majorité du département, à l’exception des Mauges, « une zone caractérisée par un taux de plein-emploi et une influence nantaise », explique Nooruddine Muhammad, président de l’ADIL 49.

Malgré cette baisse globale, les prix dans le Maine-et-Loire diminuent moins que ceux au niveau régional et national. En outre, les prix des appartements continuent d’augmenter en 2023, d’après les données de l’ADIL 49. À Angers, le prix moyen au mètre carré est de 3 428 € pour les maisons et 3 226 € pour les appartements, dépassant même les 4 000 € pour les T1.

La situation des primo-accédants, c’est-à-dire ceux qui achètent un bien immobilier pour la première fois, s’aggrave. Pour Nooruddine Muhammad, « beaucoup sont contraints de chercher des logements dans des zones plus éloignées pour ajuster leur capacité financière ». À Angers, un revenu mensuel de 5 000 € est nécessaire pour acquérir une maison T4, contre 1 950 € à Ombrée-d’Anjou pour une maison de même taille.

L’augmentation des taux d’intérêt, qui ont doublé en un an, complique davantage l’accès à la propriété : « Le budget pour l’achat d’une maison a diminué l’année dernière, entraînant une baisse de 30 % du nombre de ménages accédant à la propriété en 2023. Il y a une sélectivité accrue basée sur l’apport personnel et le revenu, rendant l’accès à la propriété de plus en plus difficile pour les primo-accédants », indique Jack Dupé, directeur de l’ADIL 49

Cette « sélectivité accrue » a entraîné une diminution des transactions immobilières, avec une baisse de 8 % déjà observée en 2022, une tendance qui devrait se confirmer en 2023. Malgré la diminution des transactions, le besoin en logement reste élevé, estimé entre 4 000 et 4 500 par an, alors que seulement 2 900 logements ont été construits en 2023, soit 30 % de moins.

Selon Nooruddine Muhammad, le marché immobilier est actuellement « dans une situation de « ciseaux », où la demande dépasse largement l’offre ». Jack Dupé considère « qu’il s’agit plutôt d’une crise qu’un simple coup d’arrêt ».

Par Eline Vion.