Comme dans de nombreuses villes françaises, le marché de l’immobilier se tend dans l’agglomération angevine. Élu récemment président délégué pour le département de Maine-et-Loire des Notaires du Grand Anjou, Frédéric Guéguen, notaire aux Ponts-de-Cé, fait un état des lieux du marché angevin.
Le 25 mai dernier, Frédéric Guéguen, notaire aux Ponts-de-Cé, a été élu pour un mandat de deux ans, président délégué pour le département de Maine-et-Loire des Notaires du Grand Anjou. Cette chambre interdépartementale (Maine-et-Loire, Sarthe et Mayenne) rassemble 375 notaires, dont 185 en Maine-et-Loire.
Comment évolue le marché angevin depuis le début de l’année ?
Le rythme des transactions ralentit, mais ce n’est pas une surprise après trois années avec un rythme très soutenu, notamment avec le Covid et l’attractivité de la région. Le marché actuel, en termes de volume, tend à stagner, voire baisser un peu. Il faut toutefois mettre en parallèle avec les fortes hausses que nous avons connues ces trois dernières années. Il n’y a pas à ce stade de baisse de prix. Il s’agit plutôt d’une stagnation.
La difficulté à obtenir un prêt est-elle un véritable frein ?
Nous constatons effectivement une augmentation très importante du nombre de refus de prêt. Les banques demandent désormais un apport relativement important. Cela touche malheureusement surtout les primo-accédants qui ont souvent moins d’apport. C’est une tendance qui devrait se poursuivre au moins jusqu’à la rentrée.
Quelles sont les spécificités du marché angevin ?
La ville d’Angers et sa première couronne conservent une attractivité un peu plus importante que la deuxième et la troisième. L’augmentation des prix a cependant été bien plus vive ces dernières années à Angers. Nous sentons un coup d’arrêt plus important. Selon les secteurs, pour des maisons anciennes, nous commençons à revoir des négociations avec des baisses de prix. Un acheteur peut aujourd’hui négocier plus facilement le prix, ce qui était impossible il y a encore quelques mois.
La volonté des vendeurs de vendre leur bien à un prix assez élevé et celle des acheteurs de négocier ne favorise-t-elle pas un blocage du marché ?
C’est un phénomène que nous constatons. Les vendeurs sont parfois des personnes qui ont acheté à une époque où le marché était plutôt à la hausse. S’ils veulent rentrer dans leurs frais, ils ne vont pas vouloir négocier s’ils n’ont pas envie de vendre à perte. Avec un climat qui était haussier pendant longtemps, les vendeurs sont très réticents à baisser le prix de leur bien. Pour les acheteurs, négocier est souvent une nécessité. Avec les conditions actuelles de prêt, il est extrêmement difficile d’acheter désormais. Nous avons donc deux points de vue qui sont complètement antinomiques.
Comment voyez-vous l’évolution du marché ?
C’est toujours difficile de se projeter. Toutefois, je pense que le marché devrait continuer à se réguler de lui-même. Sur l’année 2023, nous serons sur une baisse significative des transactions par rapport aux années passées. Les prix, quant à eux, ne devraient pas baisser de manière importante.