Apparaissant au détour d’une rue ou d’un jardin public, émergeant là où on ne les attend pas, les œuvres créées contribuent à transformer, le temps d’un été, des espaces emblématiques de la Ville d’Angers : le jardin des Plantes, la tour Saint-Aubin, le château et l’abbatiale du Ronceray.
Intitulé Îles urbaines, ce parcours artistique est à découvrir jusqu’au 21 septembre.
Une redécouverte du patrimoine architectural et naturel angevin
Etienne Bossut investit le Château d’Angers avec audace et humour : ses œuvres monumentales détournent des objets du quotidien pour créer un dialogue toujours pertinent, souvent impertinent, entre le patrimoine architectural et l’évocation de vestiges génériques d’un habitat contemporain.
Deux de ses œuvres sont visibles sur l’enceinte extérieure du château : OUT (2005) représente des moulages colorés de goulottes à gravas, comme un écho aux nombreuses restaurations du château ; et Jardinage qui opère également une digression puisque ce sont des moulages identiques d’un trou. Cette œuvre crée une situation improbable de l’image d’un trou, dans un lieu qui est à son origine une fosse défensive, telle une mise en abîme.
Cette exposition se poursuit à l’intérieur du monument, en partenariat avec le Centre des Monuments Nationaux et en lien avec la manifestation « Songe d’une nuit d’été », organisée par les Fonds Régionaux d’Art Contemporain des Pays de la Loire, Centre et Poitou-Charentes.
A quelques centaines de mètres, Nicolas Guiet a installé ses contreplaqués peints sur la Tour Saint-Aubin. C’est donc dans un rapport au bâti historique qu’il déploie ses cadres colorés en vert (vert d’incrustation vidéo). Ses objets abstraits faits de tensions et de courbes adhèrent au lieu et questionnent l’espace de monstration.
Le parcours Îles urbaines passe ensuite par le Jardin des Plantes, où deux artistes proposent leurs créations : sur le plan d’eau, Plandesplantesenpli de Pierre-Alexandre Rémy conjugue les formes et les couleurs du plan (reproduit en acier et inox) du jardin des Plantes d’Angers avec la complexité des formes et des sons des feuillages et des oiseaux environnants ; et cinq œuvres de Katarina Kudelova ont pris place dans les anciennes volières.
Elles mettent en scène des animaux, à la manière de Jean de la Fontaine, mais ne sont pourtant pas des contes tout au contraire. Car sous son air enfantin, le travail de Katarina Kudelova cache toujours un humour noir, grinçant et des interrogations sur la violence et les rapports de pouvoir dans les échanges humains.
Les couleurs, flamboyantes, sont au cœur de ses installations d’Elsa Tomkowiak, à l’abbatiale du Ronceray : 23 bâches peintes se succèdent et jouent à réfracter la lumière, la réfléchir ou la disperser. Contraignant le visiteur à déambuler, l’installation rythmée reconstruit totalement l’espace et se l’accapare.
Des animations et des parcours commentés toutes les semaines
Pour découvrir ces « Îles urbaines artistiques », plusieurs rendez-vous originaux sont organisés tout l’été, en présence d’un médiateur.
Tous les dimanches à 10h, un parcours à vélo autour des cinq propositions artistiques sera proposé au départ du château d’Angers (gratuit sur réservation au 02 41 88 68 75 – Durée : 2h. Apporter son vélo).
Des visites gratuites sont également prévues les mercredis et dimanches à l’abbatiale du Ronceray, pour découvrir l’installation d’Elsa Tomkowiak (à 15h, 15h30, 16h, 16h30 – durée : 30 min.), et les samedis à 15h au château d’Angers, autour de l’exposition « Travaux » d’Etienne (sur réservation au 02 41 88 68 75 – durée : 1h30).
Enfin, dans le cadre de « l’été de 6-12 ans » proposé par le Service Ville d’art et d’histoire, des ateliers autour de la pratique de Nicolas Guiet seront organisés tous les lundis, de 15h à 17h, à la tour Saint Aubin (renseignements et réservations au 02 41 60 22 13).