Du 12 au 18 mai, la 20ème édition du festival Cinémas d’Afrique proposera une sélection de films et des événements culturels destinés à favoriser les échanges interculturels.
De gauche à droite : Irena Mathioudakis, Nina Lorentz, Annie Brou, Saïda Ragui et Benoît Pilet. – © Angers.Villactu.fr
Du 12 au 18 mai, Angers vibrera au rythme du cinéma africain. Le festival Cinémas d’Afrique, organisé tous les deux ans par l’association Cinémas et Cultures d’Afrique, célébrera sa 20ème édition avec une sélection de films qui reflète les réalités et les évolutions du continent. « Ce festival est un lieu de rencontre, de partage et de réflexion sur des sujets universels », explique Annie Brou, présidente de l’association.
Une sélection restreinte
Cette année, 14 films, dont sept longs métrages et sept courts, ont été retenus pour la compétition. Les films ont été sélectionnés par un groupe de bénévoles qui a visionné plus de 250 œuvres depuis septembre dernier. Parmi eux, des œuvres primées dans des festivals majeurs tels que les Journées Cinématographiques de Carthage ou le FESPACO de Ouagadougou.
« Nous avons voulu une sélection resserrée mais exigeante, qui reflète la pluralité des voix et des esthétiques du cinéma africain », souligne Annie Brou. « Le festival met en avant des thématiques variées, allant de l’immigration à la condition féminine, de la mémoire collective à la résilience face aux traumatismes post-coloniaux », ajoute Nina Lorentz, co-directrice du festival.
Les films sont un moyen d’aborder des questions cruciales, comme le souligne Saïda Ragui, également co-directrice du festival : « Le cinéma africain nous permet de sortir des clichés sur l’Afrique. Il offre une vision moderne et diverse du continent, loin de l’image de pauvreté et de misère qu’on lui colle à tort. »
Des prix décernés par le public et la jeunesse
Le public aura une place centrale, avec la possibilité de décerner deux prix : un pour les longs métrages et un pour les courts, attribués par les détenteurs du passeport jury du public. « Nous tenons à ce que le festival soit un espace d’interaction, où les spectateurs ont leur mot à dire », affirme Nina Lorentz.
De plus, un jury jeune, composé de 12 personnes âgées de 16 à 30 ans, remettra aussi deux prix, l’un pour les courts et l’autre pour les longs métrages.
La cérémonie de clôture, qui se tiendra au Grand Théâtre d’Angers le samedi 17 mai, mettra à l’honneur les lauréats, avec la projection du film Hanami de Denise Fernandes, hors compétition.
« Créer des ponts entre les cultures »
Au-delà des projections, le festival s’inscrit pleinement dans la vie culturelle angevine. « Le cinéma est un prétexte pour créer des ponts entre les cultures et encourager le dialogue », explique Annie Brou. Plusieurs événements ponctueront la semaine, allant des concerts aux spectacles, en passant par des repas conviviaux et des défilés.
Le spectacle Sirakan, de Tata Tassala Bamouni, marquera la soirée d’ouverture le 12 mai, suivi de la projection de deux courts métrages. D’autres événements viendront enrichir la programmation, comme des ateliers destinés aux jeunes ou un atelier professionnel sur la diffusion des films africains.
Des bénévoles recherchés
Le festival repose également sur un vaste réseau de bénévoles, sans lesquels il ne pourrait exister. « L’énergie de nos bénévoles est la clé de notre succès. Leur engagement fait toute la différence et donne au festival cette dimension humaine », précise Annie Brou.
Si 150 bénévoles étaient présents lors de la dernière édition en 2023, le festival a tout de même connu une forte baisse de la mobilisation : « Jusqu’en 2017, avant la pandémie, nous étions près de 250 personnes dans l’équipe », explique Saïda Ragui. C’est pourquoi, l’association lance un nouvel appel à bénévoles pour faire perdurer le rendez-vous.
« Maintenir un lien fort avec le continent africain »
L’événement bénéficie d’un soutien affirmé des institutions locales, notamment de la Ville d’Angers et d’Angers Loire Métropole, mais aussi de l’Union européenne. Benoît Pilet, adjoint aux Relations internationales de la Ville d’Angers, rappelle que Cinémas d’Afrique s’inscrit dans la volonté municipale de valoriser les échanges interculturels. « Ce festival est un moyen de maintenir un lien fort avec le continent africain, dans une démarche de solidarité et de compréhension mutuelle », précise-t-il.
En dépit des coupes budgétaires régionales, qui ont limité la participation du comité de sélection à certains festivals internationaux, l’équipe du festival s’efforce de maintenir la qualité de sa programmation. « C’est un défi, mais nous restons fidèles à notre mission », conclut Saïda Ragui.
Par Eline Vion.
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