Une étude de l’Insee révèle qu’au cours des huit dernières années, les difficultés de recrutement ont doublé dans les Pays de la Loire.
Selon les données recueillies par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) dans une étude parue le 21 mars dernier, les Pays de la Loire font face à une augmentation significative des difficultés de recrutement, une tendance observée entre 2015 et 2023, qui s’accentue davantage au niveau régional que national.
Une hausse en huit ans
En 2023, sur les 205 000 projets de recrutement anticipés, 69 % sont considérés comme difficiles par les employeurs de la région, une augmentation importante par rapport aux 37 % enregistrés huit ans auparavant.
« L’intensité d’embauche, un des indicateurs complémentaires pour expliquer les difficultés de recrutement, est le facteur déterminant dans la région. Elle est considérée comme « très tendue » pour 54 % des métiers contre 44 % au niveau national », explique l’Insee.
Autre élément explicatif de cette tension, l’inadéquation géographique mesure l’écart entre la répartition géographique de la main-d’œuvre et celle des postes proposés : « Elle peut être liée à des difficultés de logement avec, par exemple, un prix de l’immobilier élevé, ou un manque de logements sociaux, mais aussi à des problématiques de mobilité avec des zones résidentielles éloignées des zones d’activité qui engendrent des temps longs de déplacement, ou encore l’absence de transports en commun qui rend indispensable la possession du permis de conduire et d’un véhicule », indique l’étude.
Des disparités géographiques
Dans des zones comme Beaupréau et Blain, à dominante rurale, les difficultés de recrutement ont connu la plus forte augmentation : « Ensemble, ils représentent 3,3 % des intentions d’embauche de la région en 2023. Les difficultés augmentent en moyenne de 49 points entre 2015 et 2023, essentiellement en raison de tensions concernant les ouvriers de l’industrie et du bâtiment et les salariés de l’agriculture ».
Cette tendance est également observée dans les bassins d’emploi à orientation industrielle comme les Herbiers, où les ouvriers non qualifiés des industries agroalimentaires sont particulièrement touchés : « La demande générée par la présence de plateformes logistiques et le taux de chômage très faible amplifient les difficultés de recrutement sur ce territoire ».
Dans les bassins d’emploi urbains tels que Nantes et Angers où les besoins en logements sont importants, les défis de recrutement sont également significatifs, en particulier dans les métiers du bâtiment, ainsi que des fonctions sociales et médico-sociales.
« Dans sept bassins d’emploi composés notamment de grands centres urbains, les difficultés de recrutement suivent la tendance régionale où 34 % de projets sont jugés difficiles en 2015 contre 68 % en 2023 », ajoute l’enquête.
En revanche, dans certains bassins d’emploi tels que le Mans, la Ferté-Bernard et Pornic, ainsi que sur le littoral, les difficultés de recrutement ont augmenté de manière moins prononcée ou sont restées stables, bien que des défis subsistent dans certains secteurs comme les fonctions sociales et médico-sociales ainsi que dans le commerce et le tourisme.