Depuis plusieurs semaines, des voix s’élèvent contre la destruction du temple de Mithra situé sur le site de l’ancienne clinique Saint-Louis. Un photographe professionnel se bat depuis plusieurs semaines afin que le site soit préservé.
Au début du mois de mars, les archéologues qui travaillaient sur le site de l’ancienne clinique Saint-Louis ont découvert dans l’un des bâtiments un sanctuaire dédié à Mithra.
Une découverte exceptionnelle, selon les spécialistes. Aucun historien ne pensait que ce dieu avait pu être vénéré dans l’Ouest. Le dernier site découvert en Europe était à Bordeaux en 1986.
Malheureusement, le site est voué à la destruction. Le groupe Eiffage Immobilier a prévu d’y construire des immeubles comprenant 185 appartements.
Pour Daniel Garandeau, photographe professionnel, détruire le temple serait une erreur : « Réveillez-vous ! Il faut faire quelque chose avant que les bulldozers ne démolissent tout. On va nous voler une partie de notre patrimoine. On est ici en présence de vestiges très originaux, comme ce vase zoomorphe dont il n’existait jusque-là qu’un seul exemplaire, exposé au British Museum. On se plaint souvent qu’Angers ne soit pas assez connu. La ville a, là, l’occasion de préserver et mettre en valeur un patrimoine exceptionnel et d’améliorer sa notoriété ».
« Eiffage va raser ce temple pour construire un parking en sous-sol, de façon à densifier au maximum les constructions. Mais cette entreprise n’a pas à détruire ce qui appartient au patrimoine des Angevins, voire de l’Huanité. Le sanctuaire est situé entre deux futurs bâtiments. Il peut donc très bien être conservé. Il existe d’autres villes en Europe où on a su construire à côté de vestiges, ou par dessus, sur pilotis. Le temps presse mais il est encore possible de modifier le projet », poursuit le photographe.
Pour Francis Stephan, directeur du Val de Loire et Jean-François Pillet, directeur d’Eiffage Immobilier Ouest, garder le le sanctuaire n’est pas envisageable : « Ca n’aurait aucun sens pour le non initié. Les villes se sont toujours construites les unes sur les autres. Il s’agit certes d’une découverte enrichissante mais le but n’est pas d’idéaliser une période l’histoire, simplement de mieux la connaître ».
Le promoteur devrait débuter les travaux à la rentrée. La livraison de la première tranche est prévue pour la fin de l’année 2012.
Source : Courrier de l’Ouest