Dans l’agglomération angevine, Envie 49 et l’association Solidarités nouvelles face au chômage (SNC) œuvrent au quotidien pour aider les personnes éloignées de l’emploi.
Rattachée à une Fédération nationale, l’association Envie 49, qui a vu le jour il y a un peu plus de trente ans, est composée de trois entreprises d’insertion et d’un chantier d’insertion. La plus connue du grand public, Envie Anjou, se situe à Beaucouzé. Elle rénove, vend et répare des appareils électroménagers. À proximité, Envie Autonomie Pays de la Loire remet en état d’usage et distribue du matériel médical. Envie 2e-49, à Trélazé, prend en charge la gestion des déchets, avec notamment une filière de valorisation des biodéchets par compostage. Depuis janvier dernier, un chantier d’insertion, Angers Mob Services, a rejoint Envie 49 en proposant de la location, vente et réparation de véhicules.
130 salariés dont 77 en insertion
« Au total, cela représente 130 salariés dont 77 en insertion », explique Fanny Gardie, directrice générale d’Envie 49. Grâce à des aides de l’État, Envie 49 recrute des personnes particulièrement éloignées de l’emploi, suivies par des chargés d’accompagnement sociaux-professionnels et encadrées par des chefs d’équipe. Chaque mois au minimum, une rencontre avec les salariés en insertion est prévue pour faire le point sur leur projet professionnel. « Il faut parfois lever des freins comme le logement ou le véhicule. Nous avons quelques situations assez tragiques avec des personnes qui dorment dans leur véhicule ou dans une cave. Le trait commun entre tous les salariés en parcours d’insertion est qu’à un moment, ils ont eu une rupture dans leur vie. Il peut s’agir d’un divorce, un licenciement, de la délinquance. Ils ont complètement perdu confiance en eux et dans le monde de l’entreprise », complète Fanny Gardie.
75 % des personnes retrouvent un emploi
Orientés par France Travail, la mission locale, ou encore le Département, les salariés en insertion sont recrutés en CDII pour deux ans maximum. « Il y a certains critères pour être éligibles comme être au chômage depuis au moins un an, être un jeune sans qualification, avoir plus de 50 ans, ou être bénéficiaire du RSA », précise Dominique Viannay président d’Envie 49. Les postes proposés au sein d’Envie 49 sont très variés : opérateurs de production, vendeurs, collecteurs, livreurs, agents de quai, caristes, ou encore chauffeurs de poids lourds.
« Nous formons les personnes. Il y a toutefois quelques prérequis, car il ne s’agit pas de mettre la personne en échec », souligne Fanny Gardie. Pendant ces deux années, les personnes en insertion professionnelle peuvent bénéficier de formations sur les savoirs de base, acquérir un certificat de qualification professionnelle d’équipier autonome en production industrielle reconnu par l’État, mais aussi avoir la possibilité de faire des stages dans des entreprises extérieures.
À la fin de leur parcours au sein des entreprises d’insertion d’Envie 49, 75 % des personnes retrouvent un emploi, que ce soit un CDI, un CDD, ou une formation.
Partenaire d’Envie 49, l’association Solidarités nouvelles face au chômage (SNC) a vu le jour à Angers en 1999. Deux groupes, respectivement de six et sept bénévoles, accompagnent des demandeurs d’emploi, des personnes en mission d’intérim, ou en CDD, qui ont envie de pérenniser leur emploi ou se reconvertir. « Les bénévoles, qui fonctionnent toujours en binôme, s’occupent en moyenne de deux personnes. Il y a entre 20 à 30 personnes qui sont accompagnées en même temps par l’association », explique Dominique Feix, bénévole depuis 2021.
Les angevins qui font appel à l’association SNC peuvent bénéficier d’une aide pour un CV, une lettre de motivation, et parfois un accompagnement moral. « Nous ne sommes pas des professionnels, ni des coachs », insiste Dominique Feix. « Il faut responsabiliser la personne dans sa recherche tout en proposant un accompagnement personnalisé, complémentaire à ce que peuvent proposer d’autres acteurs », ajoute Thibault Garnier, bénévole depuis quelques mois.
Chez SNC, les profils sont très variés : jeunes, seniors, avec ou sans formation, parfois touchés par une dépression ou un burn out. « Parmi les bénévoles angevins, nous avons un psychiatre bénévole qui peut nous aiguiller dans l’accompagnement », indique Thibault Garnier.
Comme beaucoup d’associations, Solidarités nouvelles face au chômage recherche des bénévoles. « Tout le monde a sa place. Il ne faut pas avoir le syndrome de l’imposteur. Il n’y a pas besoin de travailler dans les ressources humaines pour apporter sa pierre à l’édifice », avancent les deux bénévoles.
Par Sylvain Réault.