Face à la progression de l’extrême droite en Maine-et-Loire, plusieurs syndicats ont décidé de créer VISA 49, un collectif visant à analyser et contrer l’implantation des idées nationalistes sur le territoire.

Le 15 juin 2024, une manifestation contre l’extrême droite a eu lieu à Angers. – © Archives – Angers.Villactu.fr
Plusieurs organisations syndicales du Maine-et-Loire ont annoncé la création de VISA 49, un collectif départemental destiné à contrer l’influence croissante de l’extrême droite dans le monde du travail.
Antenne de l’association nationale Vigilance et Initiatives Syndicales Antifascistes (VISA), fondée en 1996, cette initiative vise à « recenser, analyser et dénoncer » les tentatives d’implantation de l’extrême droite dans le département.
« Une banalisation de l’extrême droite »
Depuis sa création, VISA réunit au niveau national plus de 250 structures syndicales, parmi lesquelles la FSU, Solidaires, la CGT, la CFDT, ainsi que le Syndicat de la magistrature ou encore la CNT. À l’échelle du Maine-et-Loire, les syndicats CGT, FSU, Solidaires, la Confédération paysanne, l’Union étudiante et l’UNEF se sont alliés face à ce qu’ils décrivent comme « une banalisation progressive des idées d’extrême droite ».
« Depuis plusieurs années, nous observons en Maine-et-Loire une normalisation des discours d’extrême droite et leurs tentatives répétées d’investir le champ social », souligne Xavier Dupeyroux, secrétaire départemental de la CGT 49. Il évoque notamment des stratégies d’« infiltration dans les manifestations », de « prise de contrôle d’associations à vocation sociale ou culturelle » touchant plusieurs secteurs, dont l’éducation, la santé et la sécurité.
Le contexte européen, marqué par l’accession au pouvoir de l’extrême droite dans plusieurs pays, accentue cette inquiétude. « L’extrême droite dirige aujourd’hui des pays comme la Hongrie. En France aussi, les résultats des dernières législatives traduisent une dynamique préoccupante, notamment en Maine-et-Loire où le RN progresse », rappelle Xavier Dupeyroux.
Pour Benjamin Briand-Boucher, membre du bureau national de l’UNEF, la vigilance locale est d’autant plus nécessaire que « le Maine-et-Loire sert parfois de laboratoire à certaines figures politiques pour tester des stratégies d’extrême droite ». Selon lui, la lutte syndicale doit s’emparer de ce terrain : « Notre responsabilité est de combattre des idées qui véhiculent en réalité du racisme, du sexisme, de la LGBT+phobie et de l’islamophobie. » Il dénonce également une forme de passivité politique face aux actes violents de groupuscules locaux : « Des attaques contre nos locaux et des agressions dans la rue se multiplient dans une indifférence des responsables politiques, qui appliquent souvent une politique de deux poids deux mesures. »
Pour les syndicats rassemblés au sein de VISA 49, la défense de la solidarité entre tous les travailleurs, sans distinction de statut ou d’origine, demeure prioritaire. « Notre mission est de défendre avec détermination la solidarité entre l’ensemble des salarié·es », affirme Odile Lemaire, représentante du syndicat Sud Santé Solidaires. Elle ajoute que le programme du Rassemblement national vise « à opposer les travailleurs les uns aux autres, au lieu de répondre aux véritables enjeux sociaux. »
Face à cette situation, la création du collectif VISA 49 s’est imposée pour les syndicats : « Il était indispensable de nous doter d’un outil collectif et réactif pour combattre plus efficacement les attaques venues de l’extrême droite contre le monde du travail », conclut Xavier Dupeyroux.
Le collectif annonce qu’il entend désormais structurer ses actions autour d’une veille syndicale, d’une sensibilisation du public et d’une mobilisation continue contre l’extrême droite sur le territoire départemental. Un premier rassemblement aura lieu à l’occasion de la manifestation du 1er mai.
Par Eline Vion.
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