Le CHU d’Angers qui accueille ce mercredi 4 novembre quatre nouveaux patients de la région Auvergne-Rhône-Alpes s’attend à recevoir entre 55 et 60 patients en réanimation à la mi-novembre.
Ce mercredi 4 novembre, le CHU d’Angers organisait une conférence de presse afin de faire le point sur la situation de l’établissement au moment où le virus circule à nouveau activement. « La situation est inquiétante, mais nous sommes prêts à faire face », rassure Cécile Jaglin-Grimonprez, directrice générale du Centre hospitalier universitaire d’Angers.
« Nous avons pu profiter de l’été pour anticiper cette seconde vague », résume Cécile Jaglin-Grimonprez. « Nous nous sommes efforcés de permettre à tous les agents de prendre au moins trois semaines de vacances cet été pour se reposer. Nous avons rattrapé à peu près deux tiers des prises en charges qui avaient été déprogrammées au printemps. Enfin, nous nous sommes équipés, notamment de respirateurs et de pousse-seringues. Nous avons maintenu un programme de formation pour permettre de mobiliser rapidement jusqu’à 300 personnes en réanimation ». Par ailleurs, 240 contrats d’été ont été prolongés. Une solution pour faire face à un absentéisme important avec 700 salariés du CHU d’Angers en arrêt maladie sur les 6 500 que compte l’établissement.
Près de 100 lits de réanimation
« Cette deuxième vague survient à une période de l’année où l’activité de l’hôpital est déjà habituellement très élevée à cause des maladies hivernales », ajoute le Pr Alain Mercat, président de la commission médicale de l’établissement et chef du service de réanimation médicale de l’hôpital. Pour faire face à cet afflux de patients, le CHU, qui compte normalement 51 lits de réanimation, disposera dans quelques jours de 84 lits. L’objectif est de proposer 99 lits en réanimation lors du pic de l’épidémie, attendu mi-novembre. « Il faut savoir que pour 5 lits de réanimation, il faut avoir deux infirmières présentes 24 heures sur 24, soit douze infirmières au total », détaille le Pr Alain Mercat.
Des patients transférés au CHU d’Angers
A ce jour, 140 personnes sont hospitalisées au CHU d’Angers, dont 35 en réanimation à cause du Covid-19. La semaine dernière, deux patients provenant de la région Auvergne-Rhône-Alpes avaient été transférés au sein de l’établissement angevin. Ce mercredi, ce sont quatre nouveaux patients qui sont arrivés de la même région pour soulager des hôpitaux surchargés.
Un virus mieux connu
Huit mois après la première vague, la prise en charge des patients atteints par la Covid-19 a évolué. « Nous avons aujourd’hui une meilleure connaissance de la maladie. Nous maîtrisons mieux les médicaments qui peuvent diminuer le risque d’évolution défavorable. On connaît également mieux les modalités d’apport d’oxygène avec de l’oxygène à haut débit sans forcément intuber les patients. La voie de transmission est aussi mieux connue. Cela passe majoritairement par les sécrétions respiratoires. Les soignants sont ainsi mieux équipés », souligne le Pr Vincent Dubée, infectiologue et chef du service des Maladies infectieuses et tropicales.
La prise en charge de patients « non-Covid » se poursuit
Au plus fort de la première vague, le CHU d’Angers comptait 139 patients touchés par la Covid. « Nous avions déprogrammé la totalité de nos activités non-urgentes. Aujourd’hui, avec 140 patients, nous n’avons pas commencé à déprogrammer de soins. Nous allons le faire, mais de manière progressive afin de ne pas prendre trop de retard dans la prise en charge des patients », précise la directrice qui invite les patients à ne pas annuler leur rendez-vous.