À Angers, le quartier d’affaires Cours Saint-Laud poursuit sa transformation débutée il y a dix ans. Entre bureaux, logements et commerces, la vie de quartier prend racine au sud de la Gare.
Le 18 octobre dernier, l’immeuble de bureaux Station A, situé boulevard Yvonne Poirel, était inauguré. Avec ses promesses environnementales ambitieuses, il est le dernier programme immobilier du quartier d’affaires Cours Saint-Laud à avoir vu le jour.
Depuis une dizaine d’année, ce nouveau quartier, conçu comme une extension du centre-ville vers le sud, vise à associer activités économiques, logements, commerces et espaces publics.
« Le quartier a profondément changé. Il est passé de friches industrielles, avec des bâtiments vieillissants, à un vrai lieu de travail et de vie », se félicite Inès Belaouni, responsable d’opération chez l’aménageur Alter.
Un quartier à deux pas du centre-ville
Le projet Cours Saint-Laud s’inscrit dans une ambition globale : créer un quartier d’affaires connecté à la gare tout en intégrant bureaux, logements et espaces verts.
Plusieurs entreprises ont d’ores et déjà investi le quartier, parmi lesquelles la Banque de France, la MAIF, Podeliha et la Soclova. « À terme, le quartier comptera environ 3 500 employés, ainsi que 350 logements », indique Inès Belaouni.
Le quartier se divise en deux secteurs : au nord, les bureaux et services sont priorisés grâce à leur proximité avec la gare. Au sud, une mixité des usages prend forme avec des bureaux, des logements, des espaces verts de 8 000 m², ainsi qu’une résidence étudiante et un hôtel.
« Notre ambition était de créer une ville du quart d’heure, offrant aux employés comme aux habitants un accès facile à tous les services, tout en veillant à rendre le quartier agréable à vivre et bien connecté au centre-ville », poursuit-elle.
Un défi pour les commerçants
En pleine phase de réaménagement urbain, le quartier a accueilli plusieurs établissements dans un contexte compliqué, marqué par des travaux prolongés et la pandémie de Covid-19. Pour Christophe Boiocchi, gérant du restaurant La Passerelle ouvert en février 2020, les premières années ont été particulièrement difficiles : « La crise sanitaire a été très difficile pour nous, mais on commence à stabiliser notre activité, les clients sont désormais au rendez-vous. »
De son côté, Sébastien Léquipé, gérant du restaurant Cap Vers, peine à voir son affaire décoller : « Malgré la fin du Covid et des gros travaux, l’activité reste faible. C’est un quartier d’affaires, mais beaucoup de gens sont restés en télétravail, ça n’aide pas à améliorer notre situation ».
Ces débuts difficiles n’ont pas freiné certains commerçants installés plus récemment, comme Jeannine Le Chanu, à la tête du restaurant Dubble ouvert en juin 2023 : « Il y a une belle complémentarité avec les autres commerces du quartier. L’activité va doucement mais sûrement, on commence à avoir nos habitués. Le calme du quartier séduit beaucoup ».
Si certains peinent à trouver leur équilibre, d’autres, comme Pierre Trimoreau, gérant du bar-tabac L’Arrière Train, enregistrent une forte activité grâce à la clientèle des alentours : « Je vis dans le quartier depuis 22 ans, donc j’ai vu toutes les évolutions. Avant c’était un peu une friche, maintenant la vie de quartier est plus apaisée. On le voit avec nos clients qui viennent déjeuner le midi ou passent simplement pour un café ou pour boire un verre après le travail ».
Une expansion ralentie
Avec déjà près de 90 % des 70 000 m² de bureaux prévus, livrés ou en chantier, le développement du Cours Saint-Laud n’est pas encore arrivé à terme.
Initialement prévu pour le deuxième trimestre 2024, l’un des derniers grands chantiers du quartier, le futur bâtiment de la Caisse des Dépôts rue Jean-Zay, a été repoussé à 2025. Ce projet vise à regrouper les services déjà installés dans les immeubles Quatuor 1 et 2, qui accueillent actuellement 350 salariés au nord des voies ferrées. Les 450 autres salariés sont pour le moment répartis entre le site historique rue Louis Gain et à Saint-Serge. Avec ses 5 000 m², ce nouveau bâtiment, situé au sud des voies ferrées, permettra de rassembler les 800 salariés de la Caisse des Dépôts au Cours Saint-Laud.
Si quelques cellules commerciales peinent encore à être louées dans le quartier, aucune inquiétude ne se fait ressentir de la part de l’aménageur Alter : « Il reste quelques locaux vacants sur la place Giffard-Langevin, notamment sous l’hôtel Odalys, mais cela s’explique par la conjoncture nationale avec des fermetures d’enseignes, l’essor du télétravail, et le retour de certaines entreprises vers Paris », rassure Inès Belaouni.
En ce qui concerne les îlots, deux sont encore à commercialiser : « Un premier se situe derrière la future Caisse des Dépôts, face à la caserne du génie, et un autre le long du boulevard Yvonne Poirel, face à Station A, qui est actuellement utilisé pour accueillir des food-trucks. Nous n’avons pas encore trouvé preneur, mais une fois que le marché sera plus favorable, nous pourrons finaliser la commercialisation », conclut la responsable d’opération.
Par Eline Vion.
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