Coupes budgétaires en Pays de la Loire : les acteurs de la culture inquiets
Culture

Coupes budgétaires en Pays de la Loire : les acteurs de la culture inquiets

La présidente de la région Pays de la Loire, Christelle Morançais, a annoncé vouloir faire des économies plus importantes que celles demandées par le gouvernement. Les acteurs de la culture sont particulièrement inquiets.

musique - concert - instrument

Les professionnels de la culture se sont mobilisés à Nantes ce lundi 25 novembre 2024 – © Adobe Stock

Dans quelques semaines, la région des Pays de la Loire votera son budget 2025. Si le gouvernement a demandé aux régions de faire 40 millions d’économies l’année prochaine, Christelle Morançais, présidente (Horizons) du conseil régional, entend aller plus loin. Elle propose 100 millions d’économies et prévoit de supprimer d’ici la fin de son mandat 100 postes, soit l’équivalent de 10 % des effectifs.

« Il n’y aura pas de départ forcé et nous mobiliserons des moyens conséquents pour accompagner cet effort dans le respect de chacun. Je crois profondément que la politique, c’est faire des choix, y compris s’ils sont pénibles : nous faisons le choix de nous recentrer sur nos compétences et projets prioritaires et de faire des économies en fonctionnement pour préserver nos capacités d’investir pour l’essentiel : nos emplois, l’avenir de notre jeunesse, les transitions de notre économie », indiquait il y a quelques jours Christelle Morançais.

« Aucune autre région n’a fait de tels choix à l’échelle nationale »

En 2025, les structures culturelles devront faire face à d’importantes baisses de subventions. Les professionnels de la culture ont décidé de se mobiliser en lançant une pétition en ligne.

« Nous sommes terrifiés par les arbitrages budgétaires qui seraient prévus au vote de l’assemblée régionale du 19 décembre 2024. Il serait donc question d’une coupe drastique allant jusqu’à 73 % du budget de fonctionnement de la culture, interrompant totalement dès 2025 les subventions allouées aux festivals, aux théâtres, aux musées, aux opéras, aux maisons d’auteurs et autrices, aux centres d’art, aux productions audio-visuelles, aux artistes, mais aussi aux clubs sportifs et aux associations œuvrant pour l’égalité Femme/Homme et la solidarité. C’est un coup porté à la société civile tout entière. Aucune autre région n’a fait de tels choix à l’échelle nationale », écrivent-ils.

3 000 manifestants à Nantes

Ce lundi 25 novembre, 3 000 personnes étaient également dans la rue, à Nantes, afin de se rassembler devant l’Hôtel de région pour protester contre les coupes budgétaires prévues. Dans le Maine-et-Loire, le festival Premiers plans, la Maison Julien-Gracq, et Anjou théâtre qui organise notamment le festival d’Anjou, ont d’ores et déjà indiqués qu’ils seraient concernés par des baisses de subventions.

« Je respecte la mobilisation des acteurs culturels qui contestent les baisses de subventions de la Région, même si je regrette les « fake news » et les attaques personnelles propagées notamment par LFI. Mais le respect n’interdit pas la combativité : je ne laisserai pas dire que la dette et les déficits français ne sont pas un problème, et qu’ils concerneraient tout le monde sauf le secteur subventionné de la culture. Notre pays accumule une dette de 3300 milliards et un déficit de 180 milliards d’euros en 2024. Personne ne fait pire que la France. Cette réalité s’impose à nous tous, et ceux qui font croire le contraire sont des démagogues », a publié sur le réseau social X Christelle Morançais.

Par Sylvain Réault.

Suivez toute l’actualité d’Angers sur la chaîne WhatsApp d’Angers Villactu.