COP3 étudiante : « Nous avons tous les moyens d’agir pour la transition écologique »
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COP3 étudiante : « Nous avons tous les moyens d’agir pour la transition écologique »

Créée il y a quatre ans pour permettre aux jeunes de se saisir des enjeux environnementaux, une nouvelle COP étudiante se tiendra à Angers les 17, 18 et 19 mars 2023.

Equipe Cop3 étudiante

L’équipe de la COP3 étudiante qui débutera le 17 mars – © DR.

Durant trois jours, un millier d’étudiants et étudiantes sont attendus à la COP3 étudiante qui se tiendra à Angers du vendredi 17 mars au dimanche 19 mars 2023. Rencontre avec Mathieu Le Marec, président de la COP3.

Comment sont nées les COP étudiante ?

Mathieu Le Marec : « L’idée est née en 2019 avec l’organisation par des étudiants de l’école SKEMA d’une première COP à Paris. Les jeunes trouvaient qu’ils n’étaient pas assez écoutés par les politiques et les décideurs vis-à-vis de l’environnement et de l’écologie. C’est un mouvement qui est né en réaction aux COP internationales, avec l’impression qu’aucune décision majeure n’est prise. Les jeunes n’ont pas voix au chapitre. Nous ne voulons plus attendre que les politiques bougent, mais faire avancer les choses à notre échelle. L’objectif par la suite était que d’autres étudiants puissent se saisir de cette idée pour organiser des COP dans d’autres villes en France. La COP 2 s’est déroulée en avril 2021 à Grenoble, principalement en distanciel à cause du Covid-19. A la fin de cette seconde COP, l’accord de Grenoble a vu le jour. Il s’agit d’un document structurant de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (ESR) sur les enjeux de transition socio-écologique. Les établissements signataires s’engagent notamment à donner des formations sur ces enjeux de transitions écologiques et environnementales. »

Pourquoi la COP3 se déroule-t-elle à Angers ?

« N’importe quel groupe d’étudiants peut organiser une COP. L’objectif est de pérenniser le mouvement. A Angers, ce sont des étudiants de l’école des Arts et Métiers qui ont voulu organiser une nouvelle COP. Une association a été créée et le projet s’est ouvert à des étudiants venus d’autres écoles angevines. Nous voulions décloisonner les réflexions et favoriser le partage de connaissances, notamment en favorisant les échanges entre les écoles. »

Quels sont les objectifs de la COP étudiante ?

« Chaque COP a sa propre thématique. L’idée principale reste de rassembler les étudiants autour de ces enjeux de transition et de les sensibiliser au monde durable. Il y a plein de jeunes qui sont inquiets, voire angoissés par le dérèglement climatique. Paradoxalement, il y en a peu qui ont vraiment des modes de vie responsables. L’objectif des COP étudiante est de pousser les étudiants à agir afin d’avoir un impact positif sur la société. »

Vous inscrivez-vous dans la continuité des précédentes COP ?

« A chaque COP, c’est l’occasion de faire un état de lieux, de voir, par exemple, comment évolue l’accord de Grenoble. Nous savons que chaque COP n’arrivera pas à des accords, avec des enjeux sur le long terme. Il y a plein d’autres formes d’engagement qui permettent de s’inscrire sur le temps long. Notre promesse à Angers est « Ensemble, élaborons la ville durable de demain. ». Nous voulons collaborer avec l’ensemble des parties prenantes de la ville pour co-construire des projets localement avec différents acteurs du territoire. La ville durable, ce n’est pas seulement une ville où on plante des arbres. C’est une ville qui tend à atteindre les objectifs du développement durable, sur des enjeux économiques, sociaux et environnementaux. La transition, elle doit être écologique, mais également sociale. Sinon, elle ne pourra pas avoir lieu. »

Cet événement s’adresse-t-il uniquement aux étudiants ?

« Nous avons la volonté de sensibiliser un maximum de personnes. Si les gens ne sont plus étudiants, ils sont les bienvenus. C’est aussi pour cette raison que l’événement est entièrement gratuit. Il y en aura pour tous les goûts et tous les âges. On a envie de créer un dialogue entre les générations. En tant que COP étudiante, on s’adresse principalement aux étudiants, mais l’événement ne leur est pas réservé. Nous sommes tous dans le même bateau. »

Quels seront les temps forts de la COP 3 étudiante ?

« Ils seront nombreux ! Nous pouvons citer la cérémonie d’ouverture, avec un mot notamment de notre parrain, Yann Arthus-Bertrand. Pour ceux qui aiment les nouveaux imaginaires, avec une approche artistique, la conférence de Yann Arthus-Bertrand permettra de mieux comprendre son parcours et les enjeux importants. Le samedi à 13 heures aura lieu une conférence avec Virginie Raisson-Victor, présidente du Giec Pays de la Loire. Dans l’après-midi, il y aura une conférence sur la ville durable. Ce sera l’occasion de voir notamment ce que fait la ville d’Angers à ce sujet. Des concerts avec des temps de convivialité seront également proposés en soirée. Ce n’est pas parce qu’on parle d’écologie que cela doit être ennuyeux. La COP3 sera aussi un moment de fête et de rassemblement. Le dimanche, une conférence évoquera le sujet des femmes et de l’écologique. De nombreuses études montrent que les femmes sont les premières victimes du dérèglement climatique. »

Quelles sont vos attentes pour cette nouvelle COP ?

« Notre raison d’être c’est de montrer à toutes et tous que nous avons les moyens d’agir pour la transition écologique. Si on arrive à sensibiliser des personnes pendant ces trois jours, le combat est un peu gagné. Si à la fin de la COP, des personnes changent leurs habitudes de consommation ou s’engagent dans une association, c’est déjà une victoire. Nous voulons vraiment donner envie d’agir. »

Mathieu Le Marec, président COP 3 étudiante

Mathieu Le Marec est président de la COP3 étudiante qui se tient à Angers – © Angers.Villactu.fr

Une campagne de financement participatif

Les organisateurs de la COP3 étudiante ont lancé une campagne de financement participative. Cette campagne a pour objectif de financer une partie du festival Arts et Écologie. « Nous cherchons à intégrer un aspect artistique à l’événement. À nos yeux, l’art peut être un moyen de sensibiliser d’une autre manière aux problématiques écologiques, et de montrer que l’engagement est omniprésent », expliquent-ils.