Comment La Topette s’est fait une place dans le paysage médiatique angevin ?
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Comment La Topette s’est fait une place dans le paysage médiatique angevin ?

Né en 2020, le journal La Topette s’est petit à petit imposé comme une référence locale en matière d’enquête et d’investigation. Quatre ans plus tard, il se revendique plus que jamais comme « populaire et indiscipliné ».

Julien Collinet est co-fondateur de La Topette – © Angers.Villactu.fr

Dans un sondage réalisé l’année passée par Kantar Public pour « La Croix », 57 % des Français interrogés jugeaient qu’il fallait « se méfier de ce que disent les médias sur les grands sujets d’actualité ». Pour 56 % des sondés, les journalistes ne sont pas indépendants des pressions de l’argent, ni des partis politiques et du pouvoir (59 %). Des résultats qui s’expliquent, en partie, par le fait que de nombreux titres de la presse généraliste et de l’audiovisuel sont détenus par des milliardaires, avec des motivations parfois variées.

L’essor du digital et des réseaux sociaux ont par ailleurs accéléré la diffusion d’informations, avec son lot de mésinformation, désinformation et malinformation. Comme un contre-pied, des médias tentent de prendre le temps de travailler en toute indépendance. C’est le cas du journal La Topette né en 2020, à l’initiative de deux journalistes, Marie Hamoneau et Julien Collinet.

« Populaire et indisciplinée »

Le trimestriel se présente comme « populaire et indiscipliné. Peu prompte à courber l’échine devant ceux qui nous dirigent politiquement et économiquement, La Topette s’engage à égratigner les puissants et à décrire la réalité des gens. Via des enquêtes et reportages de qualité au service des citoyens, elle s’intéresse au quotidien de ceux qui n’ont que trop rarement voix au chapitre et qui subissent les décisions venues d’en haut ».

Les deux journalistes, qui ont travaillé pour de grands médias comme Canal + ou La Capitale, un quotidien régional belge, sont aidés pour chaque numéro par des illustrateurs, des photographes, parfois des pigistes, et des bénévoles qui donnent un coup de main à La Topette, éditée par une association.

« De moins en moins de presse locale d’investigation »

« Dans les grands médias, nous avions l’impression de ne pas avoir le temps de travailler nos sujets où il faut produire parfois plusieurs articles par jour. Il y a aussi des problèmes d’indépendance éditoriale. Nous avions remarqué qu’il y avait de moins en moins de presse locale d’investigation. Ceux qui font ce type de journalisme, comme Mediapart, parlent principalement de ce qui se passe à Paris. Pourtant, dans chaque région, il y a plein de sujets à creuser », explique Julien Collinet co-fondateur de La Topette.

5 700 exemplaires et 1 200 abonnés

Au fil du temps, le journal vendu 3 euros par numéro et distribué dans près de 200 points de vente à travers le Maine-et-Loire, a réussi à faire son trou dans le milieu médiatique local. Aujourd’hui, La Topette est tirée à 5 700 exemplaires et compte 1 200 abonnés.

Le trimestriel s’est fait connaître au niveau national en sortant plusieurs enquêtes comme les multiples déplacements en avion de Christophe Béchu, lorsqu’il était encore ministre de la Transition écologique. Un coup de projecteur pour le média, mais aussi une reconnaissance du travail réalisé. « C’est un luxe pour un journaliste de travailler plusieurs mois sur des enquêtes », note Julien Collinet.

Des sujets variés

Dans chaque numéro, La Topette aborde des sujets très variés. « Nous essayons de trouver un équilibre entre la ville et la compagne. Notre volonté est de porter sur la place publique des informations qui méritent de l’être. Nous voulons que le citoyen ait des billes pour comprendre le territoire dans lequel il vit », poursuit le co-fondateur de La Topette.

Le 17e numéro de La Topette est disponible dans les différents points de vente. Dans ce numéro, les journalistes évoquent le handicap à l’école, le business de la myrtille, entre l’Anjou et les Émirats, ou encore des conflits d’intérêts au sein du conseil régional.

Par Sylvain Réault.

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