Classement sans suite pour les Halles Biltoki : la controverse est-elle vraiment terminée ?
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Classement sans suite pour les Halles Biltoki : la controverse est-elle vraiment terminée ?

L’enquête sur les Halles Biltoki à Angers a été classée sans suite par le parquet. Si la justice n’a relevé aucune infraction, les élus d’opposition continuent de poser des questions sur l’utilisation des fonds publics et le rôle de la municipalité dans le projet.

Extérieur Halles Cœur de Maine

Les Halles Cœur de Maine sont au cœur d’une controverse depuis le début du projet. – © Angers.Villactu.fr

Le classement sans suite de l’enquête menée par le parquet d’Angers sur les Halles Biltoki, inaugurées en 2023, n’a pas mis fin aux débats.

Alors que le procureur de la République a conclu à l’absence d’éléments suffisants pour établir des infractions, plusieurs élus d’opposition continuent de pointer des zones d’ombre dans le processus de conception et de gestion de ce projet.

« Aucun lien n’a été établi »

Lancée en novembre 2022 à la suite d’un signalement d’Elsa Richard, élue écologiste du conseil municipal, l’enquête a duré près de deux ans. La section financière de la police judiciaire a passé au crible les différentes étapes du projet, de sa genèse en 2019 à son inauguration en 2023.

Elsa Richard avait soulevé « des soupçons de prise illégale d’intérêts et de favoritisme », dénonçant notamment « l’absence d’appel à la concurrence et la participation de Mathilde Favre d’Anne, adjointe au maire, épouse d’un des porteurs du projet ».

Cependant, le procureur Éric Bouillard a indiqué que « aucun lien juridique entre les personnes ayant participé à la conception ou au financement du projet n’a été établi ». Il a également précisé qu’il s’agissait d’« une opération opérée selon les règles du droit privé », autorisant une grande liberté dans le choix des prestataires. Aucune plainte d’un concurrent évincé n’a par ailleurs été déposée.

« Les doutes subsistent »

Malgré ces conclusions, les élus écologistes et certains membres de l’opposition municipale estiment que des questions restent sans réponse. Dans un communiqué, le groupe Angers écologique et solidaire souligne que « la légitimité de la saisine du procureur a été reconnue, mais les doutes subsistent ».

Elsa Richard s’interroge également sur le rôle prépondérant de la mairie dans ce projet à vocation privée. « Pourquoi est-ce alors le maire d’Angers et président d’Alter Cités qui choisit Biltoki dès 2019 ? Pourquoi les conseils municipaux et communautaires ont-ils délibéré à plusieurs reprises sur ce projet ? Pourquoi la majorité municipale a inauguré l’équipement en grandes pompes ? Le classement sans suite ne permet pas, hélas, de répondre à ces questions pourtant d’intérêt général », demande-t-elle.

« Quoi qu’il en soit, cette affaire rappelle la nécessité de contrôler le bon usage des fonds publics, y compris dans les satellites de la ville. Ici, ce sont 5,5 millions d’euros d’argent très majoritairement public qui ont été investis par l’opérateur d’aménagement Alter Cités pour la construction de cet équipement à des fins privées », poursuit-elle.

 

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