Ce lundi 23 septembre 2024 avait lieu un conseil municipal extraordinaire visant à réélire un nouveau maire. Sans surprise, Christophe Béchu a retrouvé son rôle de premier édile.
C’était un conseil municipal « exceptionnel » qui s’est tenu ce lundi 23 septembre 2024. Alors que les passations de pouvoir s’enchaînent après l’annonce du nouveau gouvernement du Premier ministre Michel Barnier, Christophe Béchu a quitté ce lundi matin son ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires.
Ce lundi soir, il a retrouvé une salle du conseil municipal comble pour reprendre, sans suspense, son écharpe de maire de la ville, rôle occupé ces deux dernières années par Jean-Marc Verchère. L’ancien ministre a été réélu avec 49 voix sur 59. Les dix élus d’opposition ont quant à eux voté blanc.
« J’arrive au terme de mon engagement municipal »
« Je vais lever l’encre qui m’accroche à la ville. J’arrive au terme de mon engagement municipal, au terme de ma vie élective. C’est un moment émouvant et difficile pour moi. Un moment que j’ai pourtant attendu, mais craint également. Plus de cinquante ans de vie en symbiose avec une ville que j’aime et qui m’a tout donné […]. Ma vie professionnelle fut riche et passionnante. J’ai aimé ce passage en tant qu’élu pour réfléchir et construire l’avenir d’Angers. Une expérience avec des joies et des peines, des moments difficiles et douloureux, mais tant de réussites. Je quitte Angers sans la quitter. Je resterai angevin.», a déclaré Jean-Marc Verchère, très ému.
Avant de prendre sa retraite, Jean-Marc Verchère conservera un rôle de conseiller municipal jusqu’à la fin de l’année.
« Ce soir, cher Jean Marc Verchère, je crois que je me fais le porte-parole de tous en vous disant que vous pouvez partir de cet hémicycle la tête haute. Vous avez fait le maximum et même plus que ceux qui vous ont recruté en 1969 envisageaient. En retrouvant ce soir le fauteuil de maire, le plus beau des mandats, je reviens en vous remerciant, vous et les élus municipaux, ainsi que les agents pour avoir tenu le cap. […] Je peux vous dire ma joie de vous retrouver », s’est exprimé Christophe Béchu.
Les critiques des oppositions
Le retour de Christophe Béchu à Angers, après deux années passées au sein du gouvernement, a été l’occasion pour les oppositions de critiquer son bilan. « Votre départ à Paris n’était qu’une parenthèse dans un gouvernement qui a désenchanté la France. Comme de nombreux angevins et angevines je me demande pour combien de temps vous êtes de retour et pour quelles ambitions pour notre ville ?, s’est questionnée Silvia Camara-Tombini (PS) du groupe Aimer Angers. Vous nous aurez toujours sur votre route quand nous aurons des désaccords ou que vous retirerez des moyens à des projets éducatifs, sociaux et sportifs. Nous serons là pour vous alerter quand vous ne comprendrez pas l’urgence d’une politique de logement beaucoup plus offensive ou quand vous maintiendrez certains projets anachroniques, ou encore quand la situation financière de la ville continuera de se dégrader ».
« Votre bilan gouvernemental est un échec social, écologique, démocratique et financier, a estimé Claire Schweitzer (Divers gauche). Vous voilà contraint de vous rapatrier à Angers. Elle n’a pas vocation à servir systématiquement de rampe de lancement pour vos ambitions personnelles, ni de vitrine marketing pour valoriser votre carrière nationale. Les angevines et angevins ont avant tout besoin d’une équipe soucieuse de leur vie quotidienne. Votre bilan, local comme national, n’est pas à la hauteur. Les trois groupes d’opposition proposeront systématiquement une autre vision et un autre chemin pour notre ville ».
« Êtes-vous un homme qui fait de la politique par intérêt pour la chose publique ou pour d’autres intérêts ? Probablement un peu des deux. En tout cas, vous ne vous cachez pas de revenir ici tout en construisant en même temps un projet présidentiel pour 2027. Ce sentiment de se servir d’Angers pour poursuivre d’autres intérêts est largement partagé », a ajouté Elsa Richard (EELV).
La réponse de Christophe Béchu ne s’est pas fait attendre : « Je suis assez atterré par ce que je viens d’entendre. J’avais espéré qu’en deux ans et demi vous auriez eu l’occasion de mieux comprendre les raisons de votre échec collectif en 2020. Il y a beaucoup de contre-vérités et d’approximations dans vos propos. Je regrette que vous n’ayez pas mis ce temps à profit pour mûrir sur un certain nombre de sujets. »
Par Eline Vion et Sylvain Réault.
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