Athénaïs Vanwaetermeulen, étudiante en horticulture, a décidé de créer en 2023 « À portée de feuille », un service de mise en relation entre producteurs et fleuristes qui cherchent à se fournir en plantes locales et éthiques.
En France, 80 % des fleurs vendues proviennent de l’étranger, notamment des Pays-Bas, du Kenya et de l’Équateur. Un commerce polluant, gourmand en eau et en produits chimiques. Selon le magazine Futura Sciences, un bouquet de quinze roses émet autant de gaz à effet de serre qu’un trajet de 200 kilomètres en voiture.
Un constat qui ne laisse pas indifférente Athénaïs Vanwaetermeulen. Cette étudiante à l’Institut Agro Rennes-Angers spécialisée dans la production végétale durable, a créé pendant ses études « À portée de feuille », une entreprise qui vise à aider les rencontres entre producteurs et fleuristes.
« L’objectif de ce projet est de permettre aux fleuristes de trouver facilement des producteurs locaux qui s’inscrivent dans une démarche durable et de qualité », explique-t-elle.
« Ecrire ma propre histoire végétale »
Originaire de l’Ain, c’est dès son plus jeune âge qu’Athénaïs Vanwaetermeulen nourrit son ambition de travailler dans le milieu du végétal.
« C’est quelque chose qui me suit depuis petite. Ma grand-mère m’emmenait dans les champs pour reconnaître les fleurs autour de chez moi, et ma mère, qui travaille dans l’événementiel, est en permanence au contact des fleurs », explique l’étudiante.
C’est alors que l’idée lui ai venue de créer la plateforme « À portée de feuille », il y a un an : « J’ai décidé pendant mes études à Angers d’écrire ma propre histoire végétale ». Désormais, elle souhaite montrer aux fleuristes qu’il est possible de faciliter la recherche, l’achat et la livraison de plantes françaises et éthiques.
« Je vais à la rencontre des producteurs pour leur expliquer ma démarche. Avec ces partenariats, je peux proposer des fleurs sur le site internet et les fleuristes les consultent. Grâce à un système de prévente, les producteurs peuvent voir ce que commandent les fleuristes, qui s’approvisionnent toutes les deux semaines en moyenne ».
Inciter à l’achat local
Au-delà de sa plateforme en ligne, Athénaïs souhaite aussi sensibiliser le grand public à l’impact du marché du végétal sur l’environnement.
« Il faut bousculer les codes et être créatif. Par exemple, il y a plein de fleurs qui poussent à la Saint-Valentin et qui sont bien plus différenciantes qu’un bouquet de rose, ajoute-t-elle. Il faut repenser la manière dont on offre des fleurs, notamment pendant les mois les plus froids. On peut opter par exemple pour des fleurs séchées qui ont été produites pendant l’été, ou du houx et du sapin, des essences qui rappellent l’hiver et qui sont de saison ».
Si pour l’instant Athénaïs gère seule les commandes via son site internet, elle espère que ce dernier devienne une plateforme automatisée qui fonctionne partout en France.
« Je constate qu’il y a désormais une vraie demande de fleurs locales. Je suis actuellement en relation avec des producteurs du secteur de Montpellier, mais à l’avenir je veux pouvoir développer davantage la plateforme pour la rendre accessible autant dans le Nord que dans le Sud, et peut-être revenir dans la région par la suite ».
Par Eline Vion.
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