Cette entreprise angevine achète les vêtements des particuliers pour les revendre localement
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Cette entreprise angevine achète les vêtements des particuliers pour les revendre localement

Soucieux de l’impact environnemental de l’industrie du textile, Emmanuel Leicher a décidé de créer sa propre entreprise d’achat de vêtements d’occasion aux particuliers nommée Friply.

Emmanuel Leicher a lancé sa microentreprise nommée Friply en février 2023. – © Eline Vion

Du haut de ses 28 ans, Emmanuel Leicher s’est lancé en février dernier dans la création de sa microentreprise baptisée Friply dans l’enceinte de WeForge, au 25 rue Lenepveu à Angers.

Si ses études en biologie cellulaire ne le prédestinaient pas à travailler dans le secteur de la seconde main, son intérêt pour l’écologie et le textile lui a permis de sauter le pas afin de créer un concept d’achat-revente local de vêtements de particuliers, encore trop peu présent sur le marché.

« L’industrie du textile est la deuxième industrie la plus polluante du monde. Ce que les particuliers ne savent pas, c’est que : seulement 5 % de leurs vêtements sont récupérés localement, 88 % de leurs dons sont envoyés chez des grossistes, et 7 % de leurs vêtements finissent dans des décharges à ciel ouvert de l’autre côté de la Méditerranée. C’est paradoxal sachant qu’en donnant ses vêtements, on pense faire une bonne action », explique le créateur de Friply.

Trouver une solution par le réemploi

Le concept de Friply est simple. L’idée est d’acheter directement aux particuliers leurs vêtements d’occasion pour ensuite les revendre à des friperies locales.

« Au départ, j’ai accroché des affiches dans le centre-ville. Dès le lendemain j’ai eu mes premiers rendez-vous. J’ai alors compris qu’il y avait une réelle demande sur Angers », explique Emmanuel Leicher.

Afin de faciliter les dépôts, des créneaux de rendez-vous sont ouverts les lundis, mercredis et vendredis après 18 h, sur réservation. En l’espace de quatre mois, Emmanuel enregistre près de douze rendez-vous par semaine pour récupérer les vêtements et les estimer : « Je vérifie l’état des pièces et les sélectionne quand elles sont de très bonne qualité, avec peu ou pas de défauts. Je ne prends pas les vêtements issus de la fast fashion par exemple. Toutefois, je garde une majorité des vêtements, afin qu’ils ne finissent pas à la poubelle ».

Les vêtements de bonne qualité et sans défaut sont ensuite revendus. – © Friply

Une application pour simplifier les achats

Depuis quelques semaines, Emmanuel Leicher a lancé une application pour simplifier les recherches de pièces de seconde main : « J’ai créé mon application Friply qui répertorie tous les vêtements collectés, afin que les potentiels acheteurs puissent les consulter en amont de leur visite dans une friperie partenaire. Je souhaite aussi rajouter une fonctionnalité de réservation de vêtements que l’on mettrait de côté pour qu’ils viennent les essayer directement en friperie sous deux jours. L’idée est de rendre simple et accessible pour tous la seconde main ».

Pour l’instant, Emmanuel collabore avec la friperie du Tonnerre à Angers, tenue par sa sœur, mais il espère travailler par la suite avec d’autres friperies.

Friply s’adresse aux particuliers souhaitant vendre leurs vêtements et aux friperies locales. – © Friply

« Les applications comme Vinted ont démocratisé le marché de la seconde main, et désormais beaucoup ont conscience de l’impact de la mode et souhaitent une alternative éthique et écologique. Les mentalités ont changé et cela se voit. En quatre mois, j’ai collecté près de 250 kilos de vêtements et économisé 15 tonnes de CO². Cela a du sens pour les gens de savoir que leurs vêtements seront revendus à 200 mètres de chez eux ».

Sur le long terme, l’entrepreneur souhaiterait trouver un local pour ouvrir son propre point de vente, développer la livraison de vêtements en circuit court, et pourquoi pas répliquer le modèle dans d’autres villes.

Par Eline Vion.