Cette association angevine lutte contre les violences conjugales
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Cette association angevine lutte contre les violences conjugales

L’association Solidarités femmes 49 apporte son aide depuis près de quarante ans aux femmes et aux enfants victimes de violences conjugales dans le Maine-et-Loire.

Violence

Solidarité femmes 49 apporte une aide et un accompagnement aux femmes victimes de violences conjugales, ainsi qu’à leurs enfants. – © Fotolia

Selon une étude de décembre 2022 sur les violences conjugales publiée par le service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI), « les services de sécurité ont enregistré 208 000 victimes de violences commises par leur partenaire ou ex-partenaire en 2021, soit une augmentation de 21 % par rapport à 2020. 88 % des mis en cause pour violence conjugale sont des hommes ».

Ces chiffres, l’association Solidarités femmes 49 les constatent au quotidien. Anciennement connue sous le nom de SOS Femmes, l’association note une constante augmentation de son activité au fur et à mesure des années : « Il y a une occupation permanente des places d’hébergement que nous mettons à disposition. Les demandes sont en constante augmentation non pas parce qu’il y a plus de violence au sein des couples qu’auparavant, mais parce que désormais, nous écoutons les victimes et les opportunités de sorties des violences sont plus nombreuses ».

Face à la croissance des signalements de violences conjugales, Solidarités femmes 49 maintient son soutien aux femmes et aux enfants victimes dans le Maine-et-Loire.

Ecouter et accompagner

Pour accompagner les victimes de violences conjugales, Solidarité femmes 49 propose diverses actions. L’accueil de l’association, situé au 2 allée Georges Pompidou à Angers, assure des entretiens individuels ou collectifs, à la fois par téléphone et sur rendez-vous, dans l’ensemble du département.

« En cas de danger grave, nous mettons en place une mise à l’abri avec le 115, ainsi qu’une astreinte assurant une prise en charge à tout moment. Au total, nous avons 62 places d’hébergement temporaire, dont les adresses sont tenues secrètes », explique Sandra Duffault-Peigné, directrice de Solidarité femmes 49 depuis deux ans.

L’un des objectifs principaux de l’association est d’apporter une aide et une assistance matérielle, morale et administrative aux femmes victimes de violences conjugales et à leurs enfants.

« Nous les conseillons sur les démarches à suivre et les amenons vers une indépendance sur tous les plans. L’objectif est de mettre à l’abri les victimes qui sont en danger immédiat pour leur offrir un lieu sécurisant et sécurisé. Ensuite, nous élaborons avec elles les étapes à suivre pour entamer une reconstruction personnelle. Nous bénéficions de l’aide d’une vingtaine de professionnels, notamment des travailleurs sociaux, des juristes ou encore des psychologues », poursuit-elle.

Tous les profils sont concernés

Parmi les femmes que l’association reçoit, toutes sont victimes de violences psychologiques.

« Dans 100 % des cas, les femmes victimes de violences conjugales subissent des agressions psychologiques. C’est pour cela qu’il est fondamental de savoir écouter et de donner du crédit aux témoignages. Les victimes ressentent souvent de la peur, de la honte et de la culpabilité. Sortir de ces situations n’est pas facile, indique Sandra Duffault-Peigné. En France, 14 % des femmes sont victimes de violences conjugales. Par conséquent, nous avons tous dans notre entourage une personne qui en subit, et ça c’est alarmant ».

L’association constate aussi que les violences ne sont ni une question d’âge ou de statut social : « On peut recevoir des victimes âgées de 15 ou 16 ans comme des victimes de plus de 70 ans. Il n’y a pas un profil type de femme victime car l’âge, la classe sociale, ou le lieu de vie varient d’une personne à une autre ».

Dès le plus jeune âge, l’association fait de la sensibilisation une de ses priorités. Des actions sont donc menées auprès des scolaires, des étudiants, et même des professionnels du secteur médical afin d’améliorer l’approche face aux violences conjugales.

Des moyens insuffisants

Si l’association dispose de 62 places d’hébergement d’urgence et 60 places de mises à l’abri, les places se font rares et engendrent des difficultés dans la prise en charge des victimes.

« Beaucoup de places d’hébergement ont été créées en 2022, mais cela demeure encore insuffisant. Aujourd’hui, nous comptons 130 personnes hébergées, une cinquantaine de femmes non hébergées et soixante enfants à accompagner. A l’heure actuelle, nous sommes à plus de 100 % d’occupation des hébergements et pour certains dispositifs cela monte à près de 120 % », déplore la directrice de Solidarité femmes 49.

L’association doit aussi faire face à une prise en charge de la santé mentale et psychique difficile, pourtant fondamentale pour les victimes. « Nous avons des partenaires formidables, mais ils ne sont pas suffisants en nombre par rapport à la demande », ajoute-t-elle.

Solidarité femmes est joignable au 39 19 (numéro national d’écoute téléphonique et d’orientation pour les femmes victimes de violences). L’antenne du Maine-et-Loire peut être contactée au 02 41 87 97 22. Il est également possible d’envoyer un mail à l’adresse accueil@solidaritefemmes.fr ou se rendre directement à l’accueil de l’association situé au 2 allée Georges Pompidou à Angers.

Par Eline Vion.