Samedi soir, deux jeunes sœurs organisaient leur pendaison de crémaillère dans le centre-ville d’Angers. La soirée a malheureusement viré au drame avec l’effondrement du balcon faisant quatre morts et quatorze blessés.
Il était environ 23 heures samedi soir, lorsque le balcon du troisième étage de la résidence Le Surcouf, au 25 rue Maillé à Angers, a cédé avec plus d’une dizaine de personnes dessus. Les secours sont arrivés quelques instants plus tard. Près de 100 sapeurs-pompiers, le Samu, des secouristes et des policiers ont été mobilisés pour faire face à cette situation critique.
Le balcon a entraîné dans sa chute ceux du deuxième et du premier étage. Les hommes de la cellule de sauvetage déblaiement du centre de secours de Saumur ont découvert dans les décombres les corps de quatre jeunes âgés de 18 à 25 ans. Les quatorze autres personnes blessées ont été transportées au CHU d’Angers et à la clinique de l’Anjou.
La trentaine de personnes présentes lors de cette soirée se connaissaient pour être d’anciens élèves du lycée Saint-Martin à Angers ou pour fréquenter le même club de tennis.
Lou Chené avait 18 ans. Étudiante en école d’infirmière à l’IFSI de Pontchaillou à Rennes, elle était aussi passionnée de tennis et était ainsi licenciée au Bouchemaine tennis club (BTC). Benjamin Groud-Brisset, fils d’Eric Groud, Président de la CCI du Maine-et-Loire avait 23 ans et venait d’obtenir son diplôme en management de projet à l’Essca. Il venait de lancer sa start-up. Il était également joueur de tennis et licencié au Bouchemaine tennis club. Baptiste Ferchaud, âgé de 25 ans était professeur de tennis au Bouchemaine tennis club. Il était également jockey et comptait à son palmarès 32 victoires sur 532 courses disputées, dont deux à l’hippodrome de Vincennes en 2009. Antoine Courgeon avait 21 ans et était étudiant en droit à la faculté d’Angers.
Une cellule de soutien psychologique a immédiament été mise en place par le SAMU et sera maintenue jusqu’à mardi soir, de 10h à 16h aux Greniers Saint-Jean.
Une enquête judiciaire pour homicides et blessures invonlontaires a été ouvertes.
Désormais, les experts et enquêteurs devront faire toute la lumière sur le drame qui a eu lieu ce samedi soir.
Le maire d’Angers, Christophe Béchu, a annoncé des expertises immédiates pour déceler d’éventuelles malfaçons dans la construction de l’immeuble.
« Quatre morts et plus de dix blessés, c’est considérable. Le sujet est de comprendre et d’expliquer le drame et de s’assurer qu’un tel drame ne peut se reproduire dans une ville où il y a de nombreuses fêtes étudiantes », a indiqué le maire devant les journalistes présents sur place. « Quand on est allé sur place, quand on a vu la scène, on ne peut que se poser des questions sur la manière dont un tel drame a pu arriver. S’il n’y a pas eu de malfaçons, comment comprendre qu’un tel drame ait pu se produire ? »
« La taille du balcon ne donnait pas le sentiment extérieurement qu’il ne pouvait pas accueillir quinze personnes dans des conditions normales d’utilisation ».
La société Bonnel, basée à Champigné en Maine-et-Loire, a participé à la construction de cet immeuble à la fin des années 1990. Elle avait participé à la pose des balcons mais réfute toute malfaçon. L’avocat de l’entreprise, Me Pascal Rouiller, a diffusé cet après-midi un communiqué de presse.
« La société Bonnel, entreprise de maçonnerie, exerce son métier avec rigueur et sérieux depuis plusieurs dizaines d’années et elle n’a jamais eu à déplorer le moindre sinistre corporel », précise le communiqué.
« La société Bonnel a participé avec d’autres sociétés du bâtiment à la construction de l’immeuble en cause, dans le cadre d’un marché privé, et notamment à l’installation de ces balcons. Le procédé utilisé pour cette réalisation – qui remonte à 1998 – ne présente strictement aucune originalité et la construction a été effectuée de manière classique dans le respect scrupuleux des règles de l’art, et sous le contrôle des personnes chargées de vérifier la qualité de ce type d’ouvrage. »
