Du 22 avril au 7 mai, le Quai, Centre dramatique national d’Angers (CDN), dirigé par Marcial Di Fonzo Bo, lance un nouveau rendez-vous dédié aux auteurs et autrices d’aujourd’hui.

Marilú Marini sera à l’affiche de la pièce « Le Cœur du mal ». – © Vanessa Rabade
Sans se présenter comme un festival, « Écritures en acte » est un nouveau temps fort qui s’inscrit dans la volonté du Quai-CDN d’ancrer davantage la création contemporaine dans son projet artistique. Pendant plus de deux semaines, onze auteurs et autrices, parmi lesquels Philippe Minyana, Davide Carnevali, Emmanuelle Bayamack-Tam, ou encore Maria Negroni, verront leurs textes portés à la scène par des comédiens et comédiennes.
L’idée, selon Marcial Di Fonzo Bo, est de « partager à travers la voix d’un ou une interprète des écritures qui nous interpellent » : lectures, spectacles et performances se dérouleront en présence des écrivains eux-mêmes, dans plusieurs lieux de l’agglomération angevine, en partenariat avec le Théâtre du Champ de Bataille, le THV de Saint-Barthélemy-d’Anjou, Le Qu4tre (Université d’Angers) et le cinéma Les 400 Coups.
Une parole vivante et engagée
En filigrane, l’événement « pose la question de l’engagement des écritures d’aujourd’hui », explique Jacques Peigné, directeur délégué du Quai. Les textes présentés abordent des thématiques multiples, à l’image de Le Cœur du mal de Maria Negroni, récit d’un amour impossible entre une mère et sa fille, interprété par l’Argentine Marilú Marini (du 22 au 24 avril), ou encore Je vis dans une maison qui n’existe pas de Laurène Marx, qui évoque troubles dissociatifs, colère et psychiatrie, dans une forme introspective (29 et 30 avril).
Pour Marcial Di Fonzo Bo, les différents styles et sujets « témoignent de la diversité de la scène littéraire actuelle », ainsi que de « la prise en compte des réalités contemporaines », grâce à des thèmes comme l’exil, l’identité, la mémoire ou encore la filiation. Certaines propositions s’adressent aussi à un jeune public, comme Esquif (à fleur d’eau), spectacle sur les migrations pensé « à hauteur d’enfant » (28 et 30 avril).
L’un des principes structurants de ces rencontres repose sur la forme du solo scénique : « Ce sont les interprètes qui sont au centre du dispositif, rappelle le metteur en scène. La parole de l’auteur s’y incarne sans artifice, dans une proximité assumée avec le public. Une configuration qui réaffirme le théâtre comme espace du commun ».

La pièce « Arcadie » reprend le livre éponyme de Emmanuelle Bayamack-Tam. – © Christophe Raynaud de Lage
Certaines créations font aussi appel à des liens singuliers entre metteurs en scène et interprètes. Ainsi, Conversation entre Jean ordinaires de Laëtitia Ajanohun réunit Jean-François Auguste et Jean-Claude Pouliguen, comédien en situation de handicap, dans une proposition à deux voix, empreinte d’humour et d’émotion (23 et 24 avril au THV).
Pour Jacques Peigné, directeur délégué du Quai, « Écritures en acte » est l’un des marqueurs du projet porté par Marcial Di Fonzo Bo : « Il était important d’imaginer un rendez-vous autour des auteurs contemporains avec des interprètes solos. »
Davide Carnevali, présent à travers Portrait de l’artiste avant sa mort, une pièce mêlant mémoire personnelle et Histoire politique, en est un exemple. La création, interprétée par Marcial Di Fonzo Bo lui-même, avait déjà été présentée en novembre dernier et revient pour une série de représentations du 26 avril au 7 mai.
La programmation complète et la billetterie sont à retrouver sur le site internet du Quai.
Par Eline Vion.
Suivez toute l’actualité d’Angers sur la chaîne WhatsApp d’Angers Villactu.