Ce jeudi 6 mai, une soixantaine de personnes travaillant au sein de la réanimation médicale du CHU d’Angers étaient en grève. Ils dénoncent des conditions de travail « éprouvantes » et réclament plus de moyens. La direction du CHU se dit quant à elle ouverte au dialogue.
En pleine épidémie de Covid-19, une partie du personnel du service de réanimation médicale était en grève ce jeudi 6 avril. A l’appel des syndicats FO, CGT et SUD, une soixantaine d’agents étaient réunis devant l’entrée du CHU pour diffuser aux usagers un tract expliquant les motivations de cette grève.
« La grève vient de démarrer en réanimation médicale du CHU d’Angers. Les collègues sont déterminés suite à l’absence de réponse satisfaisante aux revendications qu’ils portent depuis des mois, expliquent les syndicats dans un communiqué. Les mois passés sous pression du Covid, à subir une réorganisation en 12h de travail qui a abouti à la fuite de nombreux professionnels, avec de nombreux arrêts non remplacés, ont transformé l’épuisement en une détermination à se battre. »
Les grévistes demandent le remplacement des arrêts de travail et des embauches, une augmentation des effectifs infirmiers et aides-soignants ou encore la titularisation des contractuels.
« Depuis hier, nous assistons à une valse de la direction, qui n’a eu de cesse d’osciller entre « je veux vous recevoir » puis » je ne veux plus », pour enfin proposer dans une confusion jamais vue jusqu’ici une proposition de rencontre pour le début de semaine prochaine. Y aurait-il un vent de panique derrière ce cafouillage ? », se demandent les syndicats.
Réunis en assemblée générale, les grévistes ont voté à l’unanimité la poursuite de la grève jusqu’au mardi 11 mai.
« Le CHU d’Angers a déployé depuis mars 2020 tous les moyens en sa possession pour maintenir le dialogue social et adapter les ressources à l’activité du service »
Du côté de la direction du Centre Hospitalier Universitaire d’Angers, le regard sur la situation est quelque peu différent. Le CHU rappelle avoir « déployé depuis mars 2020 tous les moyens en sa possession pour maintenir le dialogue social et adapter les ressources à l’activité de ce service particulièrement sollicité en période Covid ».
La direction dit « regretter que sa proposition de nouvelle négociation, préalable au déclenchement de la grève, ait été rejetée par l’intersyndicale (FO, Sud Santé CGT). Posture de l’intersyndicale tout à fait incompréhensible pour le CHU n’allant dans l’intérêt ni des équipes, ni des patients ».
Dans un communiqué, le CHU d’Angers indique que « l’activité forte et cyclique de l’équipe cette dernière année a demandé la mise en place, à plusieurs reprises, de lits supplémentaires dans le service, à chaque fois accompagnées des renforts adaptés et dans le respect des effectifs réglementaires. Le CHU est également extrêmement vigilant à remplacer les agents absents au sein du service et à garantir les congés annuels des agents. Le CHU, qui redit aux équipes toute sa reconnaissance, a conscience que la pandémie exige des évolutions et des adaptations d’organisation pour répondre aux besoins, mais aussi aux attentes des professionnels. »
« Le CHU conçoit le dialogue social comme un moyen de concilier intérêt des hospitaliers et contraintes de l’organisation. Aussi, continuera-t-il à proposer aux organisations syndicales des négociations dans un cadre qu’il veut respectueux et constructif. Pour sa part, la Direction générale réaffirme son soutien aux équipes de réanimation médicale, le respect qu’elle a pour leur engagement au service des patients et l’attention qu’elle porte à la conciliation de leur vie privée et vie professionnelle », poursuit l’établissement de santé.