Deux ans d’exclusion avec sursis : c’est la sanction prononcée par la section disciplinaire de l’Université d’Angers. Un comportement inapproprié, répété et des soupçons d’agressions sexuelles sur des étudiantes, sont à l’origine de cette décision. Une enquête pénale a été ouverte. Elle a été classée sans suite.
La section disciplinaire du conseil académique de l’Université d’Angers s’est réunie le 20 septembre 2022 pour statuer sur des faits d’agressions sexuelles et de viol mettant en cause un étudiant en médecine. Une exclusion d’une durée de deux ans avec sursis a été prononcée.
L’étudiant était poursuivi pour « atteinte à l’ordre, au bon fonctionnement ou à la réputation de l’Université, en l’espèce pour avoir imposé un rapport sexuel non consenti à une étudiante en deuxième année de médecine lors du week-end d’intégration des deuxièmes et troisièmes années de médecine organisé par l’ADEMA (Association Des Etudiants en Médecine d’Angers), qui s’est déroulé du 15 au 17 octobre 2021 ». C’est ce que révèle le compte rendu de la séance disciplinaire.
L’Union Nationale des Etudiants de France (UNEF) commente le compte rendu : « Cette décision permet à l’étudiant de reprendre librement ses études, de continuer à fréquenter les mêmes amphithéâtres que les victimes et de faire des stages cliniques, à l’hôpital comme en libéral, au plus proche des patient(e)s » a fait savoir le syndicat qui estime que cette situation « porte atteinte à la sécurité des étudiants et à la réputation de l’Université », génère « un climat de stress » et crée un « sentiment d’insécurité ».
Dans le cadre de cette enquête, quatorze personnes ont été entendues. Plusieurs étudiantes reprochent au mis en cause des « comportements répétitifs et déplacés » et des « attouchements non consentis lors de soirées ou événements d’intégration ». L’étudiant reconnait « un comportement inapproprié avec plusieurs autres étudiantes » mais justifie son comportement par une alcoolisation élevée.
« Cette affaire a été traitée avec sérieux et ne va pas à l’encontre de tout le travail mis en place à l’université d’Angers de longue date pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles, les discriminations et le harcèlement. C’est d’ailleurs grâce à tout ce travail de prévention et de sensibilisation que l’affaire a pu être révélée et instruite », a déclaré la commission accusée par le syndicat d’avoir traité cette affaire avec peu de rigueur.