Ce mercredi soir, la Ville d’Angers et ses avocats se sont exprimés sur le « dossier » Angers SCO. Les avocats de la Ville ont expliqué pourquoi celle-ci ne pouvait avoir connaissance d’aucune anomalie dans les comptes du SCO.
L’opposition et de nombreux angevins se demandent comment la Ville d’Angers n’avait pas décelé d’anomalies dans les comptes du SCO malgré les cinq courriers envoyés par les commissaires aux comptes au procureur.
« Tout simplement parce que les bilans que l’on nous fournissait chaque année pour permettre l’attribution d’une aide financière de la ville ne laissait transparaitre aucune anomalie. Tout semblait normal », explique Maitre Rouiller et Le Lavandier, les avocats chargés de défendre les intérêts de la ville.
Selon la ville d’Angers, « aucune raison, en effet, pour un financeur public de contester, ni même de soupçonner une quelconque anomalie dans un état financier, lorsque celui-ci a été certifié par un expert comptable et qu’il reçoit l’avis favorable de la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG). Or, ce fut le cas en juin 2008, en juin 2009 puis en juin 2010 ; dates auxquelles la DNCG, tutelle de contrôle de l’ensemble des clubs professionnels, a certifié les bilans financiers du SCO d’Angers. »
« A quel titre la Ville n’aurait-elle pas accordé une avance remboursable au club, équivalente à un tiers de la subvention globale au SCO, sachant qu’il s’agissait d’anticiper des recettes à venir sur la vente de joueurs, comme c’est d’ailleurs le cas dans tous les clubs de foot de France ? », interrogent à leur tour maîtres Rouiller et Le Lavandier, les deux avocats de la Ville.
Le Parquet d’Angers, alerté sur différentes anomalies à cinq reprises entre décembre 2008 et décembre 2010 par différents commissaires enquêteurs, n’a de son côté pas l’obligation d’alerter les collectivités locales, pourtant financeurs.« Ces alertes portaient sur des comptes courants bancaires débiteurs, sur des conventions apparemment irrégulières et sur des procès verbaux antidatés, poursuivent les avocats. Pendant ce temps, Willy Bernard a continué à exercer… ».
En attendant le jugement, et l’étude encore plus approfondie des 4 000 pages qui constituent le dossier dit de « Willy Bernard et du SCO d’Angers », la Ville a décidé de geler le versement de la subvention annuelle. Sur les 610000 euros, 30% environ restaient à verser au club.
La Ville continue à honorer ses différentes prestations au fil des matches, comme l’achat de deux cents billets pour les détenteurs de la carte Partenaire. « Nous souhaitons que les passionnés de foot puissent continuer à aller au stade, a conclu l’élu. Quant au débat politique sur le devenir du club et le soutien de la Ville, il se tiendra le 28 février prochain dans l’enceinte du conseil municipal », indique l’adjoint aux Sports de la Ville, Michel Houdbine.