Angers occupe la deuxième place des villes cyclables
Transport

Angers occupe la deuxième place des villes cyclables

Le palmarès 2019 des villes cyclables vient d’être dévoilé par la Fédération française des usagers de la bicyclette (FUB). Angers arrive à la deuxième place des villes de 100 000 à 200 000 habitants. Malgré cette bonne position, la ville n’est pas encore un paradis pour les cyclistes.

cycliste

Lancé en 2017 par la Fédération française des usagers de la bicyclette, le baromètre des villes cyclables a pour objectif de recueillir le ressenti des usagers sur la cyclabilité de leur ville. Troisième en 2018, Angers se classe cette année à la 2e place du Baromètre des villes cyclables dans la catégorie des villes de 100 000 à 200 000 habitants.

Pour réaliser ce classement, la FUB a recueilli 185 000 contributions en ligne entre septembre et novembre 2019.

« Je me réjouis de ce prix que nous devons prendre comme un bel encouragement à intensifier notre politique en faveur du vélo à Angers. Cette récompense a une valeur particulière car nous la devons aux Angevins usagers du vélo puisque ce classement est établi sur la base des réponses des usagers de chaque ville », se félicite Christophe Béchu, présent ce vendredi à Bordeaux pour le congrès de la FUB.

Avec 511 kilomètres d’infrastructures cyclables sur le territoire d’Angers Loire Métropole, dont 215 à Angers, la Ville d’Angers gagne une place dans le classement. Le territoire angevin compte 1 034 places de stationnement vélo mais également 2 600 arceaux vélos et un service de prêt gratuit constituée de 2 700 vélos.

Le lancement du Plan vélo 2019-2025 a pour objectif de poursuivre le développement de la place du vélo à Angers et de porter la part modale du vélo à 10 %, l’objectif fixé pour 2027.

Des notes plutôt médiocres

Malgré sa bonne place au classement, Angers obtient une note de 3,38, en dessous de la moyenne de 3,5 et reçoit la note D signifiant « moyennement favorable. » Avec 1660 contributions, la préfecture du Maine-et-Loire a une note en matière de sécurité de seulement 2,96 sur 6.

« Le classement national donné par le Baromètre est un reflet de la médiocrité française »

L’association Place au vélo qui a récemment fait des propositions aux candidats pour les élections municipales estime que les villes françaises ont encore beaucoup d’efforts à faire.

« On vit mieux le vélo à Angers que dans bien d’autres villes françaises et tant mieux pour ses habitants. Mais un classement ne doit pas masquer le détail des appréciations données par quelque 2000 usagers d’Angers dans cette enquête, et qui sont loin d’être unanimement positives. »

L’association tient à souligner que « les plus grands motifs de satisfaction exprimés ne concernent pas forcément les aspects les plus importants : possibilité de louer des vélos, de trouver un réparateur, de rouler à contresens dans les rues à sens unique. »

« Les aspects clairement pointés comme négatifs par contre sont de la plus haute importance puisqu’il s’agit de la sécurité du cycliste. Sécurité pour les enfants et les personnes âgées, sécurité sur les carrefours et ronds-points, sécurité sur les grands axes. Et surtout, ce que Place au vélo dénonce depuis plusieurs années : le manque d’alternative sûre en période de travaux qui font carrément disparaître les voies cyclables. Il s’agit de sécurité toujours quand beaucoup d’Angevins soulignent le manque de respect des automobilistes, ou leur gêne dans le trafic motorisé », poursuit l’association.

Selon elle, « le classement national donné par le Baromètre est un reflet de la médiocrité française. On se retrouve bien classé au pays des mauvais élèves de l’Europe. En France l’aménagement cyclable des villes vit toujours plus ou moins au rythme d’une dominante voiture, où le vélo sert de variable d’ajustement d’une communication qui cherche à verdir son image. »

« Angers a dépassé le niveau de la comm’, mais n’a pas dépassé celui de la dominante voiture. La première marche du podium serait sans doute facilement acquise – et méritée – par une politique privant délibérément l’automobile du pouvoir exorbitant qu’elle a acquis en quelques générations sur l’espace public. Réduire cette capacité de nuisance, c’est réduire la place qu’elle occupe si abusivement au détriment en premier lieu des piétons, mais aussi du vélo. Au regard des grands enjeux de qualité de l’air et d’apaisement de l’espace public, les facilités accordées à Angers à la voiture en ville sont devenues anachroniques : première heure de stationnement gratuite en parking souterrain, l’accès direct de Cœur de Maine sur la quatre voies des berges, laxisme envers les voitures garées sur trottoirs. Sans parler de la pagaille automobile tolérée aux entrées-sorties des écoles », estime Place au vélo.

« On peut par ailleurs, en tant qu’Européens, se poser la question : avec les mêmes appréciations que celles recueillies par le Baromètre, avec la même note, comment se classerait Angers parmi les villes allemandes ou hollandaises ? », conclut l’association.