À Trélazé, les Ardoisières cherchent un avenir entre mémoire, nature et projets d’aménagement
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À Trélazé, les Ardoisières cherchent un avenir entre mémoire, nature et projets d’aménagement

Un comité d’experts a été créé pour réfléchir à la valorisation des anciennes carrières d’ardoise, fermées depuis 2014. Entre ambition patrimoniale, enjeux écologiques et pressions d’aménagement, le devenir du site suscite débats et attentes.

Un comité d’experts se penchera sur l’avenir du site des Ardoisières à Trélazé. – © Angers Loire Métropole

Par-delà la végétation et les traces d’un passé industriel encore visible, le site des anciennes ardoisières de Trélazé demeure en suspens. Onze ans après la fin de son exploitation, cette vaste étendue de 200 hectares, creusée de puits et de galeries aujourd’hui inondées, fait l’objet d’une nouvelle concertation.

Un tournant pour le site

Un comité scientifique, composé d’une vingtaine de membres issus d’associations patrimoniales, de collectivités locales et de services de l’État, s’est réuni pour la première fois lundi 14 avril. Objectif : déterminer un avenir commun pour ce site singulier, marqué par six siècles d’extraction de schiste ardoisier.

« C’est un pan entier de l’histoire de Trélazé, a rappelé Lamine Naham, maire de la commune. Longtemps moteur économique et identitaire de la ville, l’industrie ardoisière a laissé derrière elle un paysage complexe, à la fois chargé de mémoire, fragile écologiquement et partiellement abandonné aux dégradations ».

La communauté urbaine d’Angers Loire Métropole, propriétaire du site, souhaite désormais obtenir le label « Architecture contemporaine remarquable » auprès de la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC). Ce classement permettrait, à terme, « de mobiliser des financements publics pour préserver certains éléments emblématiques », explique Christophe Béchu, président de l’agglomération, dont les huit chevalements encore debout ou la salle des compresseurs de l’Hermitage, récemment restaurée mais sujette au vandalisme.

De nouvelles orientations

Ces derniers mois, un projet de plateforme de ferroutage sur une partie des ardoisières a ravivé les inquiétudes parmi les riverains et les défenseurs du patrimoine du site. Perçu par certains comme une atteinte à un espace naturel apprécié pour la promenade et la biodiversité, le projet a ravivé les clivages sur la vocation future de l’ensemble.

Pour Christophe Béchu, « il faut éviter deux écueils : mettre le site sous cloche ou faire table rase du passé », a-t-il affirmé, insistant sur une « approche globale » conciliant mémoire industrielle, valorisation écologique et développement raisonné.

Les associations, de leur côté, plaident pour une reconnaissance du site comme patrimoine à part entière. Des propositions émergent, comme l’ouverture d’une guinguette, des activités ludiques, voire l’installation de panneaux photovoltaïques. Autant d’idées qui devront être examinées lors des réunions trimestrières du comité.

La question du ferroutage, particulièrement sensible, fera l’objet d’une étude de faisabilité attendue au printemps 2026. Une première synthèse du travail du comité pourrait néanmoins voir le jour dès l’an prochain.

En attendant, le site continue d’évoluer. En 2024, quelque 800 000 m³ d’eau ont été pompés dans les galeries souterraines par l’entreprise Imérys, ancien exploitant, en raison d’une pluviométrie exceptionnelle. Une gestion hydraulique devenue elle aussi un enjeu structurant pour l’avenir du lieu.

Par Eline Vion.

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