La Barre de l’Europe, imposant immeuble HLM du quartier de Monplaisir, est entré mardi 9 juin dans sa dernière phase de déconstruction. Il faudra près de trois mois pour mener à bien cette opération.
Aux alentours de 16h30 ce mardi 9 juin, de nombreux habitants de Monplaisir étaient présents sur le boulevard Robert-Schumann pour assister au coup d’envoi de la dernière phase de la déconstruction de la Barre de l’Europe. Construit en 1966, ce bâtiment emblématique du quartier de Monplaisir comprenant 100 logements est en cours de déconstruction depuis décembre 2019.
« Cette opération lance de manière symbolique ce mandat », s’est réjoui le maire d’Angers, Christophe Béchu.
Après la phase de préparation du site, l’étape de désamiantage a nécessité deux mois durant lesquels les cinq cages d’escaliers du bâtiment ont été confinées et désamiantées l’une après l’autre. Le curage, qui consiste à déconstruire l’intérieur du bâtiment a permis de préparer la dernière phase. Pour réaliser la destruction de cet immeuble, une pelle de 100 tonnes munie d’un grand bras et équipée d’un broyeur à béton mécanique a débuté hier le grignotage du 10e et dernier étage. Ce chantier s’achèvera au mois d’août prochain.
« Ce type de bâtiment très haut avec des habitats plus petits autour écrase les humains. Cela donne un sentiment d’insignifiance dans l’espace public qui va avec une forme de stigmatisation », a estimé Christophe Béchu, qui était accompagné de Francis Guiteau, adjoint à la rénovation urbaine, et d’Alima Tahiri, adjointe du quartier Monplaisir.
Pendant toute la durée du chantier, Occamat, l’entreprise retenue pour la déconstruction, organise le tri des matériaux afin de les recycler, réutiliser et/ou réemployer pour être ensuite évacués vers des filières de gestion des déchets agréées. Ainsi, le PVC (issu des fenêtres et volets) a été récupéré et sera recyclé par l’industriel Veka. Le bois et les DIB (Déchets Industriels Banals) seront traités et valorisés par Véolia. La ferraille partira en fonderie. Enfin, le béton sera concassé hors site avant d’être transformé en granulats et réemployé pour de nouveaux matériaux de construction.
Podeliha, bailleur propriétaire du site, a dû avant de débuter les travaux reloger les 62 familles qui occupaient l’immeuble. Le dernier appartement encore occupé a été libéré en octobre 2018. Le bailleur a missionné pendant deux ans une collaboratrice pour accompagner au cas par cas les locataires dans leur relogement.
Dans le cadre de ce nouveau programme de renouvellement urbain, Podeliha s’est engagée à construire de nouveaux logements autant qu’elle en déconstruit sur les quartiers de Monplaisir et de Belle-Beille. Ainsi, 241 logements seront réalisés sur Angers Loire Métropole. De même que Podeliha envisage de réhabiliter 316 logements et d’en résidentialiser 914 autres.
Le coût global de cette opération s’élève à 2 147 000 € (travaux, relogements, pertes d’exploitation). Une opération financée par l’ANRU à hauteur de 1 513 000 €, auxquels s’ajoutent 230 000 € issus de la vente du terrain et 404 000 € sur fonds propres.
Une opération de renouvellement urbain jusqu’en 2026
Lancé à l’été 2018, le programme de renouvellement urbain des quartiers de Monplaisir et Belle-Beille se poursuit jusqu’en 2026. Le programme de renouvellement urbain des quartiers de Monplaisir et de Belle-Beille a pour objectif de favoriser la mixité sociale, de réhabiliter les logements sociaux existants et d’améliorer les mobilités, notamment avec l’arrivée du tramway dans les deux quartiers.
« En raison de l’épidémie de Covid-19, la seconde ligne du tramway sera mise en service dans le courant de l’année 2023 au lieu de fin 2022 comme prévu initialement », a indiqué le maire d’Angers.
A Monplaisir, après la Barre de l’Europe, les travaux se concentreront cette année sur la démolition partielle du centre commercial puis du porche Lyautey. Ce porche qui donne sur la place de l’Europe, géré par Angers Loire Habitat, sera détruit à partir de la fin de cette année.