A Chemellier, petite commune située à une vingtaine de minutes d’Angers, Marc Butruille et sa femme Véronique ont acheté il y a six ans l’ancien presbytère. Après avoir découvert la permaculture, il a créé l’association le Jardin du Presby’Terre afin de transmettre ce mode d’agriculture.
Depuis deux ans, ceux qui veulent découvrir la permaculture peuvent se rendre au « Jardin du Presby’Terre » de Marc et Véronique Butruille, dans la petite commune de Chemellier au sud d’Angers. Originaire du Nord de la France, Marc, avec sa femme Véronique, est arrivé en Anjou en 2015. Après avoir passé plusieurs années dans le secteur de l’agrofourniture, il décide de changer de vie en 2016 après un grave accident cardiaque. « C’est une période qui a entraîné de nombreuses questions. Je ne me retrouvais plus dans mon travail et j’avais besoin de renouveau. En 2018, j’ai décidé de quitter l’entreprise dans laquelle je travaillais », raconte Marc.
Passionné de nature, le couple rachète en 2016 le presbytère du XVIIIème siècle de la commune. « Je voulais devenir à mon niveau un acteur de la transition écologique. Je suis depuis des années ce mouvement qui prend de l’ampleur. Progressivement, je me suis intéressé à la permaculture. Ce qui m’a plu, c’est qu’au-delà du jardinage, il y a une véritable éthique. C’est presque une philosophie de vie. Le premier principe est le respect du sol, le second, le respect de l’homme, et le troisième, le partage ».
Après avoir effectué deux stages dans ce domaine, c’est le coup de cœur pour Marc qui décide juste avant la crise du Covid de créer l’association « Le Jardin du Presby’Terre » afin de proposer des stages d’initiation à la permaculture.
Il faut dire que le lieu est idéal. Un grand terrain de 4 000 m², un pigeonnier et des caves troglodytes entièrement rénovées par le couple, permettent aux stagiaires de passer un moment hors du temps.
Si Véronique Butruille apprécie particulièrement la dimension humaine des stages et s’occupe des repas et accueille les stagiaires, c’est Marc qui entretient le jardin et mène les stages. Un week-end par mois, le couple accueille ainsi un groupe de 6 ou 7 personnes maximum, pour permettre, le temps d’un week-end, de découvrir la permaculture. Depuis le premier stage en mars 2020, quelques jours avant le confinement, Marc a d’ores et déjà initié près de 80 personnes à la permaculture.
Les stages qui se déroulent sur deux jours coûtent 150 euros, repas inclus. De la théorie, de la pratique et beaucoup d’échanges rythment le week-end.
« J’avais envie de montrer aux gens que la permaculture n’était pas compliquée et que chacun chez soi peut avoir un espace de production. Je voulais démystifier le concept et le rendre accessible à tout le monde », explique Marc.
Mais qu’est-ce que la permaculture au juste ? « La permaculture, c’est la contraction de deux mots : agriculture et permanente. C’est un concept inventé en Australie. C’est simplement s’inspirer de la nature, regarder son fonctionnement et le reproduire. Nous avons un modèle en permaculture, il s’agit de la forêt. Elle n’a pas de déchet, hormis ceux que l’homme y laisse parfois. Dans la forêt, tout se recycle. Les feuilles tombes, puis nourrissent le sol et apportent des nutriments aux végétaux. C’est un cycle vertueux. La permaculture, c’est appliquer ces mêmes observations dans son jardin », détaille Marc Butruille.
Par rapport à un jardin traditionnel, ceux qui pratiquent la permaculture n’utilisent aucun produit. La bêche reste à la cave car le sol n’est pas travaillé. « La permaculture c’est un peu le potager du paresseux », sourit Marc. Autre différence notable, les sols sont constamment recouverts, notamment de paille, et tout est mélangé. Ainsi, les tomates sont avec des fleurs ou les poireaux avec des framboises. Le tout forme au final un écosystème naturel.
Dans les mois à venir, Marc aimerait attirer le monde de l’entreprise. « Rassembler une équipe autour d’un jardin et faire un parallèle entre la permaculture, le management et la vie de l’entreprise aurait du sens ».
Victime de son succès, « Le Jardin du Presby’Terre » affiche complet pour les stages prévus jusqu’à cet été. Il reste aujourd’hui encore quelques places pour le stage du mois de septembre. Les inscriptions ouvrent entre trois et quatre mois à l’avance. Pour découvrir cet ancien presbytère et son fameux jardin pédagogique, Marc et Véronique ouvrent chaque année leurs portes au moment des Journées européennes du patrimoine.
Plus d’informations sur www.lejardindupresbyterre.com