La Caba (Coopérative d’alimentation biologique de l’Anjou), qui a créé le réseau Biocoop, fête ce week-end ses quarante ans d’existence. Malgré une période de turbulence, le pionnier des magasins bio continue sur sa lancée et compte aujourd’hui six magasins répartis dans l’agglomération angevine.
Biocoop La Caba (Coopérative d’alimentation biologique de l’Anjou) est un nom désormais bien connu chez les consommateurs d’alimentation bio de l’agglomération angevine. L’enseigne fête ce week-end ses quarante ans d’existence. Une histoire qui a commencé en 1982, avec la naissance de l’ACABA (Association des consommateurs d’alimentation biologique de l’Anjou), issue d’un groupement d’achat qui fédérait à l’époque une centaine de familles angevines. Les consommateurs se retrouvaient alors dans un local situé dans le quartier de Monplaisir. « Nous étions à une époque où l’agriculture intensive était en plein essor. Des consommateurs ont voulu se regrouper pour s’approvisionner en produits sans pesticide auprès d’agriculteurs qui refusaient de suivre le chemin que prenait l’agriculture », explique Michel Denis, président du conseil de surveillance de la Caba.
Il faudra attendre 1985 pour que la Caba, désormais société civile coopérative, ouvre son premier magasin, dans un local de 100 m². L’année suivante, la coopérative angevine, s’associe à d’autres coopératives bio de France pour créer le réseau national Biocoop. A ce jour, Biocoop compte 730 magasins à travers la France.
A Angers, le magasin historique ouvrira au 122 rue de la Chalouère en 1989. Aujourd’hui, l’agglomération compte six magasins, dont deux en dehors d’Angers, situés à Avrillé et Mûrs-Erigné. Désormais, la Caba emploie 70 personnes et comptabilise 16 500 coopérateurs. Pour 56 euros, chaque coopérateur, bénéficie notamment de 5 % de réduction sur ses achats et a la possibilité de participer aux prises de décisions en assistant aux assemblées générales.
De nombreux engagements
« Nous voulons défendre un autre modèle agricole et alimentaire », poursuit Michel Denis. La Caba s’approvisionne notamment auprès de 140 producteurs locaux, dont des fermes et ateliers de transformation qui se trouvent pour la plupart à moins de 50 kilomètres d’Angers. Le reste des produits provient d’une plateforme située à Rennes qui fonctionne en s’approvisionnant auprès de différentes filières. « Il s’agit de travailler avec des entreprises engagées pour l’environnement, insiste François Bosseau, coordinateur du réseau de la Caba. Il y a des produits que nous ne pouvons pas trouver localement, comme le café, le thé ou le sucre. Pour autant, il s’agit de produits issus du commerce équitable ».
En complément des nombreuses exigences pour bénéficier du label AB (agriculture biologique), la Biocoop a créé son propre cahier des charges. « Il est plus exigent. Nous avons notre propre marque distributeur, avec, par exemple, aucun nitrite dans la charcuterie et aucun légume issu de serres chauffées. Nous avons arrêté la distribution depuis 2017 de l’eau en bouteille », énumère Michel Denis.
Un modèle qui résiste à l’inflation
Confronté à un ralentissement de la consommation, le bio, comme de nombreux secteurs, a beaucoup souffert ces dernières années. « La question du pouvoir d’achat, avec l’inflation, pousse les consommateurs à diminuer leur budget alimentaire », note Michel Denis.
Tandis que la grande distribution affiche 12 % d’inflation, le réseau Biocoop a réussi à maintenir cette hausse des prix à 6 %. « Après avoir souffert ces deux dernières années, il y a un regain des achats depuis le début de cette année », se félicite le président de la Caba.
Deux jours pour fêter les 40 ans
Ce vendredi 31 mars et samedi 1er avril, la Caba fête ses quarante ans en accueillant des producteurs avec lesquels elle travaille. « Les clients pourront échanger avec eux et déguster leurs produits », annonce Gwénaëlle Lagrennée, chargée de communication.