Revendiquant des prix justes et une amélioration de leurs conditions de travail, des agriculteurs venant de tout le Maine-et-Loire ont mené une « opération escargot » d’ampleur ce jeudi 1er février à Angers.
Ce jeudi 1er février, des axes majeurs du Maine-et-Loire ont été paralysés par des agriculteurs et membres de la Fédération Départementale des Syndicats d’Exploitants Agricoles (FDSEA) et des Jeunes Agriculteurs, lors d’une « opération escargot » massive.
Venant de Beaulieu-sur-Layon, Seiches-sur-le-Loir et Segré, des convois se sont rassemblés ce matin au croisement de l’A11 et de la D106. Ils n’étaient pas moins de 209 tracteurs à participer au mouvement.
Un « ras-le-bol » des agriculteurs
Dans une ambiance chaleureuse, les agriculteurs ont partagé leurs incertitudes, mais également un repas, préparé par les syndicats. Mobilisés depuis une dizaine de jours, ils attendent des annonces fortes de l’exécutif pour un secteur « à bout de souffle ».
C’est le cas de Jérémie Guémas, éleveur de porcs et producteur de lait et de céréales au Louroux-Béconnais : « Nous sommes là contre la taxation sur le GNR et pour des prix plus rémunérateurs dans l’ensemble des filières, afin que l’on puisse vivre dignement de notre métier. Il y a également l’aspect réglementaire. On croule sous les formulaires, il faut un allègement administratif ».
Même constat pour Ludovic Roncin, producteur de lait et de céréales : « Je vois des gens qui aiment leur métier, mais qui arrêtent car il y a un ras-le-bol général de tout ce qu’on leur impose. Sauf que plus de la moitié des agriculteurs partiront à la retraite d’ici 2030. Il n’y a pas de reconnaissance du métier et une pression réglementaire énorme. On a parfois l’impression d’être les ennemis de la société ».
Une levée des blocages
À une allure de 5 km/h, ce sont 209 tracteurs qui ont convergé vers les voies sur berge, soutenus par les klaxons des automobilistes qui croisaient leur chemin.
Au même moment, le Premier ministre Gabriel Attal énonçait de nouvelles mesures, notamment l’inscription de « l’objectif de souveraineté alimentaire » dans la loi, un chèque de 150 millions d’euros pour les éleveurs « dès cette année et de façon pérenne », et un « renforcement de la loi Egalim ».
Les réactions ne se sont pas fait attendre pour les syndicats nationaux des Jeunes agriculteurs et de la FNSEA qui appellent à suspendre les blocages, qualifiant les mesures de « tangibles ».
De son côté, Emmanuel Lachaize, président de la FNSEA en Maine-et-Loire émet des réserves, espérant que les annonces ne sont pas un « enfumage » et qu’elles seront « suivies de réelles actions », auquel cas d’autres mobilisations seraient envisageables.
Après un passage par Saint-Serge vers 15 h 30, les différents convois ont regagné leurs secteurs géographiques, libérant ainsi le réseau routier.
Par Eline Vion.