Près de 300 professionnels des secteurs sanitaire, social et médico-social se sont rassemblés ce mardi 1er avril à Angers pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail et le manque de financements.

300 personnes se sont rassemblées devant l’hôtel du département de Maine-et-Loire. – © Angers.Villactu.fr
Ce mardi 1er avril, plusieurs centaines de professionnels des secteurs sanitaire, social et médico-social, ainsi que de l’aide à domicile, se sont rassemblés à Angers pour protester contre la dégradation de leurs conditions de travail et le manque de moyens alloués à leur secteur.
Un appel intersyndical national suivi à Angers
La mobilisation répond à un appel intersyndical national, relayé localement par les organisations syndicales CFDT Santé Sociaux, CFE-CGC Santé Social, Union syndicale CGT Action Sociale, FO Action Sociale et Santé Privée, ainsi que SUD Santé Sociaux. Ces syndicats dénoncent une « situation sociale dégradée » et des « attaques sans précédent » contre le secteur.
Dès 12 h 30, près de 300 manifestants se sont rassemblés devant l’hôtel du département de Maine-et-Loire. La circulation sur le boulevard Foch a été perturbée par le mouvement. Les syndicats ont demandé à être reçus par la préfecture, en présence de la présidence départementale et de la direction de l’Agence régionale de santé (ARS).

Une déviation a rapidement été mise en place suite au blocage du boulevard Foch. – © Angers.Villactu.fr
Des revendications multiples face à une précarisation des métiers
Les organisations syndicales alertent sur des conditions de travail « indignes », marquées par une surcharge de travail, un manque de personnel et une augmentation des risques psychosociaux. Elles dénoncent également une « injustice salariale » avec le blocage du versement des 183 euros du Ségur de la santé par certains départements et ARS, ainsi que l’absence de revalorisation salariale significative depuis plus de vingt ans.
Pour Amélie Bourcier-Loiseau, secrétaire départementale de la CFDT Santé-Sociaux, cette mobilisation est indispensable pour obtenir de meilleures rémunérations et des effectifs suffisants : « Nous réclamons une revalorisation salariale et des créations de postes pour améliorer nos conditions de travail qui se précarisent en permanence. Aujourd’hui, le Département et la préfecture se renvoient la balle, et les conséquences, ce sont des salaires sous le seuil du SMIC et un profond sentiment de mépris envers nos professions. »

Des manifestants arboraient des banderoles et pancartes. – © Angers.Villactu.fr
De son côté, Marie Mauboussin, représentante syndicale SUD à l’Alahmi (Association Ligérienne d’Aide aux Handicapés Mentaux et Inadaptés), s’inquiète de l’impact de cette crise sur les professionnels et les bénéficiaires : « Nous sommes venus avec des salariés pour défendre nos droits et obtenir un financement à la hauteur des besoins. Les négociations en cours sont incertaines, et nous craignons les répercussions sur nos résidents. La baisse de leur qualité de vie est flagrante, et cela nous affecte dans nos valeurs et notre engagement professionnel. Il est urgent que le Département et la préfecture nous écoutent et prennent des mesures concrètes. »
« Malgré des organisations différentes, nous faisons face aux mêmes problèmes : des conditions de travail qui se détériorent et des salaires qui se rapprochent du SMIC. Nous exigeons que l’intégralité des professionnels bénéficient des revalorisations du Ségur, car les exclusions actuelles sont inacceptables. Nous demandons également des financements en matière salariale, mais aussi pour les infrastructures et les effectifs. Nous voulons un respect de nos professions, car aujourd’hui, les politiques prévoient un nivellement par le bas de nos acquis sociaux. L’État ne peut pas ignorer cette situation alors que la mobilisation concerne 60 à 70 villes. L’argent est trouvé pour l’armement, il doit aussi l’être pour nos secteurs », dénonce Pascale Guiniec, représentante CGT.
Face au manque de réponses concrètes, les manifestants n’excluent pas d’autres mobilisations dans les semaines à venir.
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