Une vingtaine d’agriculteurs étaient présents à l’hypermarché Leclerc d’Angers ce jeudi 5 décembre afin de mener une opération coup de poing pour dénoncer les accords de libre-échange comme le Mercosur.
En fin de matinée, ce jeudi 5 décembre, une vingtaine d’agriculteurs de la Confédération paysanne du Maine-et-Loire ont investi l’hypermarché Leclerc, situé boulevard Albert Camus, à Angers, afin de dénoncer les différents accords de libre-échange, dont celui très décrié du Mercosur. Dans leur viseur, les rayons viandes, produits laitiers, et le miel. Ils ont mis des rubalises dans les rayons et collé des autocollants pour alerter les consommateurs.
Selon la Confédération paysanne, « les accords de libre-échange, comme le Mercosur, menacent gravement l’agriculture locale et durable en France. Ces accords prévoient, notamment, l’importation massive de produits agricoles à bas coût, souvent obtenus au mépris des normes environnementales et sociales européennes ».
Les agriculteurs réclament « un rejet du Mercosur, du CETA, et des autres accords de libre-échange, la mise en place de prix rémunérateurs, et un soutien concret aux éleveurs et apiculteurs locaux ». Selon le syndicat, 99 000 tonnes de viandes bovines, taxées à seulement 7,5 %, auxquelles s’ajoutent 180 000 tonnes de volaille exemptées de droits de douane, sont importées en France chaque année.
« Le revenu du producteur est toujours la variable d’ajustement », dénonce Eudes Gourdon, porte-parole régional de la Confédération paysanne. Pour Fabien Onillon, producteur laitier à Chemillé, « ce n’est pas possible d’être compétitifs lorsque nous sommes en concurrence avec des agriculteurs brésiliens. Nous sommes présents pour dire aux consommateurs qu’il faut consommer local ».
Arrivés dans le rayon miel, les agriculteurs ont constaté que de très nombreux produits vendus utilisaient du miel venant de différents pays. Du miel ukrainien, espagnol ou encore argentin, ont terminé dans un chariot afin d’être, le temps de l’action, retiré du rayon. « Actuellement, 30 000 tonnes de miel sont importés en France. Si l’accord du Mercosur passe, ce sera 15 000 tonnes supplémentaires », dénoncent les agriculteurs.
Le groupe Lactalis, leader mondial de produits laitiers, a également fait les frais de cette opération. « Le groupe a prévu, à partir du 1er janvier 2026, d’arrêter de travailler avec de nombreux producteurs français. Dans l’Ouest de la France, près de 300 fermes vont être concernées. Il y a un risque de voir des agriculteurs mettre la clé sous la porte. Lactalis ne pense qu’aux profits en achetant du lait à l’étranger », explique Clément Lemaître, paysan de vaches laitières à Chanzeaux.
Par Sylvain Réault.
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