Alors que les travaux du futur parking silo de la place de l’Académie doivent débuter, les fouilles archéologiques menées depuis novembre 2024 touchent à leur fin. Ces recherches ont permis de découvrir des vestiges datant de l’Antiquité à la période moderne.
Après trois mois de fouilles, les archéologues de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) achèvent cette semaine leurs recherches sur le site du futur parking silo de la place de l’Académie, à Angers. Ces dernières ont permis de mettre au jour des vestiges s’étendant sur près de deux millénaires, des origines antiques de la ville jusqu’à l’époque moderne.
Une plongée dans l’histoire d’Angers
Menée sous la supervision de la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) et financée par Alter Services, maître d’ouvrage du parking de 300 places, cette opération s’est concentrée sur deux zones de fouilles, totalisant 500 m² sur une parcelle d’environ 4 000 m².
Si les premières observations avaient déjà révélé la présence d’un quartier antique, ces fouilles approfondies ont confirmé une occupation humaine continue du site depuis la fin du Ier siècle avant notre ère jusqu’au XVIIème siècle. « Ça peut paraître restreint en surface, mais à l’échelle de la connaissance historique, c’est considérable », explique Martin Pithon, archéologue et responsable des recherches pour l’Inrap.
Les archéologues ont notamment découvert des vestiges de l’Académie royale d’équitation et d’escrime, fondée au XVIIème siècle et détruite lors des bombardements de 1944, avant d’être reconstruite. Sur ces mêmes lieux, ils ont exhumé les traces d’un habitat noble du Moyen-Âge, correspondant au logis de Casenove, ainsi que des éléments d’une occupation antique de « Juliomagus », l’ancien nom de la ville.
Des éléments plus inhabituels ont également été découverts, comme une fosse de latrines et une glacière, structures rares dans ce type d’habitats urbain. « Ce sont des vestiges qui nous permettent d’approcher les modes de vie, les habitudes alimentaires et l’état sanitaire des populations à travers les âges », souligne l’archéologue.
« Des pièces du puzzle »
Outre ces structures architecturales, les fouilles ont dévoilé une diversité d’objets reflétant la vie quotidienne à différentes époques : des tuiles gallo-romaines, des tessons de poteries médiévales, un mortier de cuisine en pierre calcaire, ou encore des ardoises datant du Moyen-Âge.
« Ce sont des indices précieux sur l’urbanisme antique et le statut social des habitants de l’époque, précise Martin Pithon. Chaque élément découvert est une pièce du puzzle qui éclaire l’évolution de la ville ».
Ces fouilles ne sont cependant qu’une première étape dans l’étude de ces découvertes. Les objets et relevés effectués sur place vont désormais être analysés en laboratoire, et l’Inrap dispose de deux ans pour en tirer des conclusions définitives.
Une nouvelle phase de chantier
Avec la fin des fouilles, le projet de parking silo entre dans sa phase de construction. Depuis fin janvier, les opérations de remblaiement ont commencé sur la zone destinée à une venelle piétonne, correspondant aux 500m² fouillés.
Dès la semaine prochaine, les fondations seront mises en place, correspondant à des dizaines de pieux en béton de 50 centimètres de diamètre.
Selon Alter Services, maître d’ouvrage du projet, le calendrier est respecté : le gros œuvre devrait débuter « fin février voire début avril », et s’étendre « jusqu’à l’automne, pour une mise en service du parking de 300 places d’ici fin 2025 ».
Par Eline Vion.
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