Prix élevés, manque de remboursement… Pour les personnes atteintes d’un cancer, il est parfois difficile d’avoir accès à des perruques de qualité. Pour remédier à ce problème, des associations et des coiffeurs angevins se mobilisent pour simplifier les démarches.
En France, les perruques sur-mesure représentent un budget conséquent pour les personnes atteintes de cancers. En moyenne, il faut compter près de 3 000 euros pour une perruque en cheveux véritables et sur-mesure. Pourtant, la perte de cheveux peut impacter l’image et la confiance en soi au moment de la maladie.
Pour y remédier, des associations collectent des mèches de cheveux afin de créer des perruques de qualité et accessibles pour celles et ceux qui en ont besoin.
Près d’Angers, le salon l’Hair naturel s’est engagé auprès de l’association Fake hair don’t care pour offrir la possibilité aux personnes atteintes d’un cancer d’acquérir une perruque en cheveux naturels.
Faciliter l’accès aux perruques sur-mesure
Fondée en 2016, l’association Fake hair don’t care a pour objectif de créer des perruques sur-mesure et faites à la main en France pour les personnes atteintes d’un cancer.
« L’association récolte des dons de cheveux et en collaboration avec des perruquiers, nous créons des perruques 100 % personnalisables. Leur prix est calculé en fonction du quotient familial de chaque personne et nous ne tirons aucun profit de ces ventes », explique Manon Malty, bénévole au sein de l’association.
Les dons peuvent être faits chez soi, auprès d’un coiffeur partenaire ou de son coiffeur habituel : « Pour que le don soit recevable, il faut bien placer un élastique à la longueur de coupe souhaitée et couper juste au-dessus. Les dons de cheveux ont pour seules conditions de faire une longueur de dix centimètres minimums à partir des pointes, et qu’ils ne soient pas abîmés. Ensuite nous recevons les dons par la poste et nous les transmettons à nos perruquiers partenaires », poursuit-elle.
Au total, l’association a récolté près de 80 000 dons depuis sa création, représentant près de 4 000 mèches par mois.
« Les perruques sont à destination des hommes, des femmes et des enfants, avec un prix se situant en dessous de 1 000 €. Notre objectif est de rendre accessible à toutes et tous, sans distinction, la qualité et le confort d’une perruque unique ».
Des coiffeurs angevins se mobilisent
A Trélazé, le salon l’Hair naturel se distingue par une offre 100 % végétale, refusant l’utilisation de produits chimiques, très présent dans le domaine de la coiffure. Prônant l’acceptation de soi, le salon de coiffure propose aussi depuis sept ans à ses clients de donner leurs cheveux, et recycle ceux ne pouvant être donnés.
« Dans ce métier le côté humain est important. Les cheveux peuvent jouer sur le bien-être et la confiance en soi. Or, certaines personnes atteintes d’un cancer ne peuvent s’offrir des perruques de qualité car elles sont trop chères ou mal remboursées. C’est pourquoi il était évident pour le salon de s’engager », explique Maëva Pavillon, gérante du salon.
Sensible à la lutte contre le cancer, la coiffeuse souhaite par sa démarche sensibiliser ses clients à la cause : « Donner plus de 10 centimètres de cheveux, cela se réfléchit. Il faut être prêt à le faire. C’est rare que la décision se prenne sur un coup de tête, c’est pourquoi on en parle ouvertement dans le salon. Désormais beaucoup de clients, adultes comme enfants, prennent conscience de l’importance du geste et privilégient les salons qui pratiquent le don. J’ai des clients qui viennent exprès pour ça ».
Avec l’ouverture de son deuxième salon de coiffure au Louroux-Béconnais, Maëva Pavillon souhaite continuer son engagement en inscrivant celui-ci comme salon partenaire, venant s’ajouter aux 500 coiffeurs déjà présents aux côtés de l’association : « Dans notre premier salon, nous collectons environ deux cartons par an, ce qui représente près de 150 dons chaque année. J’ai déjà mis des mèches de cheveux de côté dans l’autre salon pour le prochain envoi ».
La liste des coiffeurs partenaires à Angers et ses alentours est disponible sur le site internet de l’association Fake hair don’t care.
Par Eline Vion.