Il y a un an, jour pour jour, le tramway était officiellement inauguré place du Ralliement. Un an plus tard, usagers et commerçants tirent un bilan mitigé. L’agglomération, de son côté, s’estime satisfaite.
Un an après sa mise en service, les angevins se sont habitués à voir le tramway arpenter les rues de la ville et de l’agglomération. Si les usagers voient plutôt d’un oeil positif cette première année, les angevins sont nombreux à regretter que ce nouveau moyen de transport ne desserve pas Belle-Beille et son campus.
Au nord d’Angers, le tramway circule toujours au milieu de friches, dans le nouveau quartier des Hauts-de-Saint-Aubin. Si les premiers habitants sont arrivés à l’automne dernier, de nombreux programmes immobiliers ont pris du retard, dans ce quartier qui doit accueillir à terme près de 20 000 habitants.
De l’autre côté de la ligne, les habitants de la Roseraie sont satisfaits de l’arrivée du tramway qui aura permis d’améliorer la qualité de vie dans ce quartier qui a bénéficié d’un important plan de rénovation urbaine. Malgré ces améliorations, les professionnels de l’immobilier estiment que le quartier souffre toujours d’une image négative.
Dans le centre-ville, les commerçants sont partagés sur « l’effet tramway », promis par la mairie pendant les travaux. Si certains estiment faire de meilleures affaires depuis son arrivée, ils sont encore nombreux à trouver que le centre-ville a perdu une bonne partie de sa clientèle et qu’il n’est plus aussi fréquenté qu’auparavant.
Du côté d’Angers Loire Métropole, le bilan est « positif » affirme-t-on.
Le tramway a permis d’améliorer fortement la fréquentation du réseau dans son ensemble, explique l’agglomération qui avance le chiffre de 6 % d’augmentation par rapport à 2008, juste avant les travaux.
L’objectif affiché de 36 000 voyageurs par jour est presque atteint, avec 32 500 personnes transportées chaque jour.
Un chiffre à comparer avec les autres villes, comme Le Mans, Caen ou Brest.
Du côté du Mans, la première ligne d’une longueur de 15 km enregistre 50 000 voyageurs par jour. A Caen, ils sont 40 000 a emprunter les 15 km de ligne. A Brest, ville qui a inauguré son tramway ce week-end, l’objectif affiché est de 50 000 voyageurs par jour, pour une ligne de 15 km également.
Sur le plan des accidents, le bilan reste « positif ». Par rapport aux études menées sur la mise en place d’autres nouveaux tramways en France, la ville d’Angers se situe en dessous de la moyenne. Au total, 33 incidents ont été enregistrés en un an.
Si la billettique a connu de nombreux problèmes au début, peu de fraudes sont enregistrées. Les contrôleurs de Kéolis ont verbalisé 3,9 % des voyageurs dans le tramway et seulement 2,3 % des usagers des 13 lignes de bus au cours des deux premiers mois de l’année. En 2011, 1,1 % des voyageurs avaient été contrôlés sur l’ensemble du réseau. Parmi eux, 98 % étaient en règle.
Un an après leur mise en service, l’heure est aussi au bilan pour les parkings relais. Quatre parkings relais (Ardenne, Les Hauts-de-Saint-Aubin, Boselli et La Roseraie) offrent un total de plus de 900 places. Selon Angers Loire Métropole, ces derniers sont utilisés au tiers de leur capacité. Le plus fréquenté étant Ardenne, occupé à 50 %.
Les habitants et les commerçants attendent aujourd’hui avec impatience l’arrivée d’une seconde ligne. Le tracé envisagé reste une ligne reliant Beaucouzé au Parc des Expositions à Saint-Sylvain d’Anjou en passant par Monplaisir. Mais de nombreuses interrogations demeures sur cette seconde ligne, dont le prix du kilomètre est estimé à 20 millions d’euros.
Selon Luc Belot, chargé des transports à l’agglomération, Angers pourrait disposer, au mieux, d’une seconde ligne en 2020.